Cette publication provient du site de l’organisation d’employeurs U2P.
Ces derniers mois ont été riches de changements pour l’artisanat, le commerce de proximité et les professions libérales.
L’U2P a fait valoir la nécessité d’une approche centrée sur les problématiques des entreprises de proximité et cet engagement a porté ses fruits : réduction du délai de recours devant la justice prud’homale, transformation du CICE en baisse des cotisations patronales, simple consultation des salariés pour adapter l’organisation du travail dans l’entreprise… Ces réformes laissent espérer des politiques publiques plus soucieuses d’équité et d’une meilleure prise en compte de nos entreprises. Ce mouvement doit se poursuivre et s’accentuer car des sujets décisifs nous attendent : les réformes de l’apprentissage, de la formation professionnelle et de l’assurance chômage sont déjà lancées.
Alain Griset, président de l’U2P, a rencontré Emmanuel Macron le 12 octobre dernier et a pu rappeler au Président de la République les priorités des 2,3 millions d’entreprises artisanales, commerciales et libérales.
Il faut en premier lieu revoir de fond en comble les modalités de l’apprentissage. Les branches professionnelles doivent avoir la responsabilité des référentiels professionnels des diplômes. La rémunération ne doit plus être indexée sur l’âge : elle conduit à écarter du dispositif des jeunes de 22-23 ans déjà considérés comme trop vieux car leur coût est beaucoup plus élevé. Au-delà, une entreprise qui recrute un apprenti en CDI devrait bénéficier d’une exonération de charges dégressive, de l’ordre de 80 % la première année et 60 % la deuxième par exemple.
La seconde priorité est de développer les ressources permettant aux artisans, commerçants et professions libérales ainsi qu’à leurs salariés de se former. À ce titre, le projet gouvernemental de plafonner le FAFCEA (Fonds d’Assurance Formation des chefs d’entreprises artisanales), qui conduirait à détourner de leur finalité une partie des contributions des chefs d’entreprises, nous paraît incohérent et préjudiciable. Limiter l’accès à la formation fragilise les entreprises, pénalise leur croissance et menace leur capacité à prospérer sur le long terme en créant des emplois.
Enfin, l’U2P n’avait pas demandé l’ouverture de l’assurance chômage aux indépendants. Elle ne s’y oppose pas mais veillera à ce que cela ne se traduise en aucun cas par des hausses de cotisations ou un creusement du déficit de l’assurance chômage, ce qui annulerait d’un coup tous les effets bénéfiques des réformes engagées ces derniers mois. Malgré des signaux positifs, c’est donc avec une extrême vigilance et une mobilisation intacte que l’U2P entend prendre part aux nombreuses discussions à venir.