Loi santé : FO sort les griffes

Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat de salariés FO.

FO dénonce un texte en trompe l’œil, qui habilite le gouvernement à adapter le système de soins à la pénurie médicale. 

L e projet de loi Santé a entamé son parcours législatif. Le texte issu du plan Santé 2022, présenté par le chef de l’État en septembre, a été adopté parl’Assemblée nationale le 26 mars, en première lecture. FO se montre très critique à l’égard d’un projet qui organise le rationnement des soins, loin de l’objectif affiché d’un meilleur accès et d’une qualité accrue. Outre une suppression en trompe l’œil du numerus clausus dès la rentrée 2020 et le développement du numérique en santé, le texte prévoit le déclassement de 500 à 600 hôpitaux de proximité, qui ne seront plus autorisés à pratiquer lachirurgie, les accouchements ou à accueillir des urgences (cf. « L’inFO militante » n° 3301). Sur ce sujet phare comme sur d’autres points, FO dénonce l’habilitation donnée au gouvernement à procéder par ordonnances, huit en tout. Ce sera notamment le cas pour la révision du statut du praticien hospitalier, censée décloisonner l’activité hospitalière et l’exercice libéral. FO craint qu’il ne s’agisse là d’un moyen de limiter progressivement le nombrede médecins sous statut en embauchant des contractuels et, in fine, de mettre fin au statut de la fonction publique hospitalière

L’organisation des CPTS (Communautés professionnelles territoriales de santé, créées en 2016), qui regroupent professionnels de santé médicaux et paramédicaux sur un territoire, actuellement en négociation entre les médecins et l’Assurance maladie, fera aussi l’objet d’une ordonnance, ainsi quequelques autres mesures techniques. 

 

Quid des données de santé ?

Le projet de loi Santé prévoit en outre un accès élargi aux données de santé. Les députés ont voté la création d’un « espace de santé numérique », qui regroupera pour chaque assuré le dossier médical partagé (DMP), des informations sur les droits à l’Assurance maladie, mais aussi des données de santé personnelles et des applications « santé », dans un espace qui sera donc ouvert au secteur privé lucratif. FO s’inquiète de l’utilisation des données de santé dans le cadre de la future plate-forme des données de santé, le Health Data Hub, qui reprendra les missions actuelles de l’Institut national des données de santé (INDS) en les élargissant. 

L’organisation syndicale craint en outre une nouvelle forme d’industrialisation du soin, encore plus déconnectée de la personne humaine, avec le développement de la télémédecine et l’introduction du télésoin — la pratique de soins à distance sous le contrôle d’un auxiliaire médical ou d’un pharmacien. Une évolution qui instaure de facto une médecine à plusieurs vitesses. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Découvrez nos analyses et capsules vidéos
Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #1 : le régime santé de la CCN Syntec

Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #1 : Les accords santé face aux fusions de CCN

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #5 : l'actualité des CCN Syntec, chimie, sécurité sociale

Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #4 : zoom sur les dernières grandes actus CCN santé/prévoyance

Vous pourriez aussi aimer

Arrêté d’extension d’un avenant dans la CCN de la production des eaux embouteillées

Le ministre du travail et des solidarités, a étendu, par arrêté du 7 novembre 2025, publié le 22 novembre 2025, les dispositions de l‘avenant du 10 janvier 2024 relatif à la révision du Chapitre VI. - durée et organisation du travail conclu dans le cadre de la convention collective nationale des activités de production des eaux embouteillées et boissons rafraîchissantes sans alcool et de bière (...

Arrêté d’extension d’un avenant à un accord dans le secteur de la parfumerie sélective

Le ministre du travail et des solidarités, a étendu, par arrêté 7 novembre 2025, publié le 22 novembre 2025, les dispositions de l’avenant du 18 juin 2025 relatif à la constitution d'une branche professionnelle et la création d'une CPPNI, conclu dans la convention collective nationale des entreprises de la parfumerie sélective (IDCC 3235). Les dispositions de l'avenant sont désormais applicables à...

Arrêté d’extension d’un avenant à un accord à la CCN des commerces de gros

Le ministre du travail et des solidarités, a étendu par arrêté du 7 novembre 2025 publié le 22 novembre 2025, les dispositions de l’avenant n° 4 du 12 juin 2025 à l'accord du 21 janvier 2020 relatif à la mise en œuvre du dispositif de reconversion ou promotion par alternance, conclu dans le cadre de la convention collective nationale des commerces de gros du 23 juin 1970 (IDCC 573). Les dispositions...

Arrêté d’extension d’un accord à la CCN du caoutchouc

Le ministre du travail et des solidarités, a étendu, par arrêté du 7 novembre 2025, publié le 7 novembre 2025, les dispositions de l'accord national du 31 juillet 2025 relatif à la mise en œuvre de l'activité partielle de longue durée rebond dans l'industrie du caoutchouc, conclu dans le cadre de la convention collective nationale du caoutchouc du 6 mars 1953 (IDCC 45).  Les dispositions de l’accord...

Arrêté d’extension d’un accord dans la CCN des bureaux d’études techniques

Le ministre du travail et des solidarités, a étendu par arrêté du 7 novembre 2025, publié le 22 novembre 2025, les dispositions de l’accord du 18 décembre 2024 relatif à la promotion du dialogue social en entreprise, conclu dans le cadre de la convention collective nationale des des cabinets d'ingénieurs-conseils et des sociétés de conseils (IDCC 1486). Les dispositions de l’accord sont désormais...