Loi Macron : Valls face à la colère des députés

Alors que le projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, dite loi Macron, devait être discuté en nouvelle lecture à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Manuel Valls a confirmé l’utilisation de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution. Avant même d’officialiser ce recours, plusieurs députés ont contesté la décision du Gouvernement qui a tenu à se justifier au cours des questions au Gouvernement. 

 

Les députés fâchés par la réutilisation du 49-3 sur la loi Macron

Plusieurs députés ont tenu à faire part de leur colère contre le Gouvernement à l’Assemblée nationale. 

Madame Huguette Bello a déploré la stratégie du Gouvernement car cela “prive les représentants du peuple de tout débat sur les questions essentielles”. 

M. Jacob, quant à lui, a contesté l’utilisation de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution en affirmant que c’est “le Parlement que [le Gouvernement piétine] en refusant que le débat ait lieu dans l’hémicycle”. Le député Les Républicains a même dénoncé “l’arrogance et la suffisance” de Manuel Valls en finissant par lancer que l’article 49 alinéa 3 de la Constitution est “l’arme des faibles et des pouvoirs affaiblis”. 

Pour Madame Buffet, cet ultime passage en force du Gouvernement est inacceptable. Elle a aussi fustigé le contenu de la loi Macron, trop libéral et s’est dite prête à signer une motion de censure avec la droite. 

Du côté du groupe Europe Ecologie les Verts (EELV), un communiqué a été publié pour signaler ce que les membres du mouvement assimilent à un “déni de démocratie” qui conduira le Gouvernement à “mieux s’enterrer dans l’impasse”. 

Mais face à ces réactions virulentes, Emmanuel Macron et le Premier ministre Manuel Valls sont restés fermes sur leurs positions. 

 

Valls et Macron favorables à une mise en œuvre rapide

Pour justifier un nouveau recours à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, Emmanuel Macron a rappelé que le texte initial a été enrichi grâce à 437 heures de débats. Manuel Valls a également expliqué le choix du Gouvernement par la nécessité d’aller vite car “avancer et réformer” sont les exigences du Gouvernement. Valls considère que la France est “victime de blocages qui entravent son économie et son activité” depuis trop longtemps : selon lui, les français veulent des résultats concrets dans leur vie quotidienne, or il affirme que la loi Macron redonnera du pouvoir d’achat aux français. 

Manuel Valls a aussi justifié l’utilisation de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution par la nécessité d’éviter une “guerre de tranchées” de dix jours à l’Assemblée nationale pour des “raisons de postures politiques”. Le Premier ministre ne s’est pas arrêté ici dans la métaphore guerrière et a réaffirmé, ne pas vouloir “soumettre [la France] à 10 jours de guérilla parlementaire”. 

Pour appuyer les propos de Manuel Valls sur le besoin de rapidité, Emmanuel Macron a annoncé un calendrier de mise en place de la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques. Les mesures relatives aux transports par autocar pour plus de 100 kilomètres, à l’accès aux données en ligne, au permis de conduire, aux sociétés interprofessionnelles ou encore les mesures fiscales pour l’entreprenariat seront ainsi mises en œuvre dès la promulgation de la loi. Les dispositions relatives au travail du dimanche seront aussi appliquées dans les mêmes délais. Concernant les professions réglementées, un délai de 6 à 12 mois est prévu, le temps que tous les décrets paraissent au Journal officiel. Enfin, s’agissant des mesures relatives aux prud’hommes leur mise en œuvre aura lieu dès la promulgation de la loi, puis par une série de décrets. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

C2S : les règles de non-activité et de ressources sont révisées

Un décret du 28 juin 2025, publié au Journal officiel du 29 juin, vient préciser les modalités d’application de l’article L. 861-2 du code de la sécurité sociale concernant l’accès à la complémentaire santé solidaire (C2S). Le texte modifie plusieurs articles du code de la sécurité sociale (CSS). Le décret introduit un nouvel article...

CNSA : les règles de composition et de fonctionnement du conseil sont modifiées

Un décret du 28 juin 2025, publié au Journal officiel du 29 juin, modifie plusieurs articles du code de la sécurité sociale (CSS) afin d’ajuster la composition et le fonctionnement du conseil de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Le texte vise à synchroniser les mandats, harmoniser les règles de délibération et prévenir les conflits d’intérêts, dans la perspective du renouvellement partiel du conseil prévu au 1er février 2026. Le décret...

Dotation 2025 des CESP : plus de 39  M€ alloués par l’assurance maladie

Deux arrêtés publiés au Journal officiel du 29 juin 2025 précisent les dotations des régimes obligatoires d’assurance maladie consacrées aux contrats d’engagement de service public (CESP) pour l’année 2025. Un premier arrêté daté du 26 juin 2025 fixe la dotation versée au Centre national de gestion (CNG). Ainsi, la part de dotation destinée spécifiquement au financement des CESP s’élève à 29 404 800 euros pour l’année 2025. ...

Un nouveau représentant des départements entre au conseil de la CNSA

Un arrêté publié au Journal officiel du 28 juin, modifie la composition du conseil de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Maël de Calan est nommé membre titulaire du conseil au titre des représentants des conseils départementaux. Il a été désigné par l’Association des départements de France (ADF). Il remplace à ce poste Stéphane Haussoulier. ...

Le nouveau modèle papier de l’arrêt de travail est maintenant obligatoire

Pour lutter contre les arrêts de travail frauduleux un décret généralise l'obligation d'utiliser le nouveau formulaire papier lorsque l'arrêt n'est pas déclaré en ligne. Le décret paru au Journal officiel du 29 juin 2025 précise que l'assuré placé en arrêt de travail (ou dont l'arrêt est prolongé) qui veut envoyer son justificatif au format papier doit désormais transmettre la version originale signée d'un formulaire spécifique. Ce nouveau formulaire est...