Loi applicable au contrat de travail international

La Convention de Rome[1] du 19 juin 1980 sur la loi applicable aux obligations contractuelles, entrée en vigueur en France le 1er avril 1991, prévoyait que le contrat de travail est, en principe, régi par la loi choisie par les parties. Toutefois, ce choix ne peut avoir pour résultat de priver le travailleur de la protection minimale que lui assurent les dispositions impératives de la loi qui lui aurait été applicable à défaut de choix. 

La Cour de cassation le confirme[2] dans un arrêt du 9 juillet 2015, dans une affaire qui opposait une salariée travaillant habituellement en France avec deux employeurs belge et espagnol. 

Les deux contrats stipulaient qu’ils étaient régis, le premier par la loi espagnole, le second par la loi belge. Ayant été licenciée le même mois, par les deux employeurs, elle a saisi la juridiction prud’homale pour obtenir paiement de diverses sommes au titre de la rupture des contrats de travail, en se prévalant des dispositions de la loi française. 

Les juges du fond avaient écarté l’application de la loi française aux demandes formées par la salariée, mais ils sont censurés par la chambre sociale au visa de la Convention de Rome. La Cour de cassation leur reproche de n’avoir pas recherché si les dispositions des lois belge et espagnole choisies par les parties, étaient plus protectrices que les dispositions impératives de la loi française qui aurait été applicable à défaut de ces choix. 

En conclusion, lorsqu’interviennent des éléments d’extranéité dans une relation de travail (nationalité des contractants, lieu d’exécution…), quel que soit le choix de la loi applicable, le salarié bénéficiera toujours d’une protection minimale. 

 

[1] Désormais, c’est le Règlement (CE) N° 593/2008 du Parlement européen et du Conseil du 17 juin 2008 sur la loi applicable aux obligations contractuelles (dit Règlement « Rome I »), qui remplace la Convention de Rome et qui s’applique aux contrats conclus après le 17 décembre 2009. 

[2] Cass. soc., 9 juill. 2015, n° 14-13.497, Mme De X.. c/ Fondation Alime y Bernard Y.. Para El Arte (FABA) & M. Y.. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Travail temporaire dans les établissements publics : les plafonds de dépenses sont fixés

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe les plafonds des dépenses pour les missions de travail temporaire dans les établissements publics de santé et médico-sociaux. Le plafond est établi à 2 681 € par jour pour un médecin, odontologiste ou pharmacien. Pour les autres professions, il varie entre 54 € et 78 € de l’heure : 54 € pour un infirmier diplômé d’État, 73 € pour un infirmier de bloc ou anesthésiste, 56 € pour un manipulateur en...

Services de prévention et de santé au travail : la composition des dossiers d’agrément est mise à jour

Un arrêté paru au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe la nouvelle composition des dossiers de demande ou de renouvellement d’agrément des services de prévention et de santé au travail (SPST). Le texte distingue les pièces à fournir selon qu’il s’agit d’un service autonome, interentreprises ou chargé du suivi des travailleurs temporaires. Il précise notamment les informations relatives aux effectifs suivis, aux médecins et infirmiers recrutés ou à recruter, aux...

Comité national de l’organisation sanitaire et sociale : une nouvelle personnalité qualifiée est nommée

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, actualise la composition du Comité national de l’organisation sanitaire et sociale et désigne une nouvelle personnalité qualifiée. À la section sanitaire, siègent notamment :- la Fédération hospitalière de France (4 sièges) ;- les conférences des présidents de CME de CHU, de CH et de CHS (1 siège chacune) ;- la FEHAP (1 siège) et Unicancer (1 siège) ;- la Fédération de l’hospitalisation...

Une nouvelle nomination à l’inspection générale des affaires sociales

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui acte la nomination d’une nouvelle personne au sein de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS). À compter du 1er octobre 2025, Nadège Grataloup, actuellement directrice d’hôpital, occupera un emploi de groupe II des services d’inspection générale ou de contrôle. Sa nomination est prononcée pour une durée de cinq ans, avec une période probatoire de six mois. ...

Le conseil d’administration de la caisse de retraite de la RATP accueille de nouveaux membres

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui acte plusieurs nominations au sein du conseil d’administration de la caisse de retraites du personnel de la Régie autonome des transports parisiens (RATP). Sont nommés membres titulaires : Stéphane Bidaud, qui remplace Olivier Galle, et Elisabeth Correia, qui succède à Marc Galliot. Côté suppléants, Magaly Cleuet est désignée en remplacement de Stéphane Bidaud et...