L’OCDE vient de publier une étude tout à fait passionnante sur la situation économique de la France. Le poids de la sécurité sociale y apparaît clairement comme un danger économique à long terme, compte tenu de ses coûts. La France sera tôt ou tard obligée de repenser son modèle de protection sociale.
La France pourra-t-elle durablement maintenir des dépenses publiques, dont des dépenses de sécurité sociale, record dans le monde industrialisé sans renoncer à la croissance ? L’OCDE en doute et en s’en cache pas.
La sécurité sociale au coeur des dépenses publiques
La France est le pays qui consacre la plus grande partie de sa richesse aux dépenses publiques. Cette socialisation de la richesse privée est essentiellement due à deux facteurs. D’une part, la masse salariale de la fonction publique représente près de 13 points de PIB en 2016 (deux fois plus qu’en Allemagne). D’autre part, les dépenses de retraite représentent plus de 14 points de PIB (quatre fois plus qu’en Allemagne).
Trop de fonctionnaires, trop de mutualisation des retraites, la France se met en position délicate…
Vers un scénario à la grecque ?
On se souvient que cette situation était aussi celle qui dominait en Grèce en 2008, quand la crise financière a éclaté. Le poids des dépenses publiques s’est transformé, dans ce pays, en bombe à fragmentation dès lors que l’État grec s’est trouvé en difficulté financière.
On ne dit pas assez aux Français que le même risque leur pend au nez. Il suffirait d’un nouvel accident boursier majeur pour que tout se complique en France : les taux d’intérêt augmenteraient, plombant les comptes du pays et obligeant à comprimer fortement des dépenses trop importantes.
Remettre à plat la sécurité sociale est inévitable
Structurellement, qu’elle le veuille ou non, la France n’aura d’autre choix dans les 10 prochaines années que de remettre à plat son modèle de protection sociale. L’obsession d’un régime public fiscalisé omnipotent sur tous les risques constitue une prise de risque pour l’ensemble des assurés. Ceux-ci sont condamnés à lier la solvabilité du régime à celle de l’État, ce qui semble bien téméraire.
Étant entendu que les déficits de notre sécurité sociale plombent les comptes de l’État et obligent à pratiquer un pression fiscale importante.