LMDE: sauvetage discret par le gouvernement

Décidément, le naufrage de l’ex-MNEF devenue LMDE, semble ne pas pouvoir s’arrêter. 

On se souvient qu’en juillet 2014 l’ACPR avait décidé de placer la LMDE sous administration provisoire. Cette décision était intervenue alors que, après un arbitrage du Premier Ministre (ancien ministre de l’Intérieur…), la LMDE avait entamé une démarche d’adossement avec la MGEN. En octobre 2014, la MGEN avait toutefois annoncé la fin de ce partenariat. Les mauvaises langues avaient alors affirmé que la MGEN, qui est bien gérée, n’avait pas envie de s’alourdir avec un bateau ivre comme la LMDE. 

Début février 2015, la LMDE faisait finalement l’objet d’un placement sous administration judiciaire qui ouvrait la voie à une reprise en bonne et due forme par un partenaire. 

Deux candidats ont présenté une offre: la Mutuelle Nationale Territoriale et Intériale, mutuelle du ministère de l’Intérieur.  

La semaine dernière, la MNT annonçait son retrait de la course. Manifestement, ses dirigeants ont dressé des constats proches de ceux que la MGEN avait dressés elle-même, notamment une “absence de comptes certifiés 2014, d’une analyse fiable, partagée et détaillée des créances et d’une prévision solide concernant l’exercice 2015”. La MNT s’est déclarée incapable de mesurer le risque pris en cas de réalisation de l’opération. 

Les adhérents de la mutuelle Intériale, qui sont essentiellement des fonctionnaires du ministère de l’Intérieur, seront heureux d’apprendre que cette incertitude n’a pas fait reculer la mutuelle à laquelle ils cotisent. Intériale a en effet officiellement récupéré les opérations de protection sociale complémentaire de la LMDE, pendant que l’assurance maladie reprenait le régime obligatoire. Cette opération a-t-elle fait l’objet d’un “arbitrage du Premier ministre”, si attaché à la LMDE? 

On peut le penser, car on voit mal quel esprit raisonnable aurait pu s’attacher les services d’une mutuelle aussi vérolée, où, dit-on, le rapprochement entre les dépenses ordonnées et les dépenses réalisées n’était pas une pratique habituelle? 

 

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