La stratégie nationale de santé préparée par Agnès Buzyn vient d’être publiée. Le site du ministère propose de retrouver un résumé des quatre axes majeurs de cette stratégie supposée rompre avec les habitudes passées.
L’axe le plus ambitieux est celui de l’innovation qui, encore aujourd’hui, fait l’objet d’oppositions marquées.
L’innovation enfin au coeur de la stratégie nationale de santé
Cela figure maintenant noir sur blanc dans les perspectives du gouvernement : “notre système de santé doit s’adapter en permanence aux évolutions des connaissances et des technologies, mais aussi aux nouvelles attentes des professionnels de santé et des usagers“. Le ministère de la santé admet enfin que l’une des priorités de la stratégie nationale de santé doit être l’innovation car le système actuel “manque encore d’agilité et de souplesse dans sa politique de recherche et d’innovation“.
Le soutien à l’innovation est donc l’un des enjeux majeurs de ces prochaines années pour Agnès Buzyn. Ainsi, deux sous-axes sont dessinés par la nouvelle stratégie nationale de santé : le premier est la promotion de l’évaluation en continu par l’utilisation des données (donc des informations numérisées) en vie réelle et en prenant en compte le volet éthique. Le second consiste à encourager l’innovation en simplifiant le cadre juridique et financier des innovations en santé.
Ces annonces sont plutôt encourageantes mais il faut tout de même rester prudent car nous savons bien que lorsque l’administration parle de simplifier quelque chose (ici le cadre juridique et financier), cela tourne bien trop généralement à une complexification insoupçonnée des procédures.
Au-delà de ces premières perspectives, le document publié par le ministère de la santé prévoit aussi le développement de la télémédecine (téléservices dans le texte) qui doit être garantie pour les usagers les plus fragiles. Surtout, il est prévu de développer l’utilisation des technologies dédiées à la prévention et au suivi des pathologies chroniques (on pense aux bracelets électroniques par exemple) et d’outils d’aides à la décision médicale “reposant sur les bases de données massives et les technologies d’intelligence artificielle“.
Le ministère de la santé n’a plus peur d’utiliser ces mots, encore tabous il y a peu, d’innovation, de données massives, ou d’intelligence artificielle. Il est évident que tout ne changera pas du jour au lendemain (la protection de la vie privée et des données de santé à caractère personnel reste un facteur fondamental) mais la nouvelle stratégie semble aller dans la bonne direction.