L’impact mitigé du compte personnel de formation (CPF) pour les salariés

Depuis le 1er janvier 2015, tous les salariés français ont un compte personnel de formation, ou CPF, qui leur est attaché. Ce compte leur permet d’alimenter chaque année un certain nombre d’heures de formation auxquelles ils ont le droit. Une étude vient de paraître, à l’initiative de la DARES, afin d’étudier la qualité de ce dispositif. 

Il ressort du document que si le compte personnel de formation permet aux individus autonomes de se former sur des sujets qui leurs sont utiles professionnellement, il n’en demeure pas moins que les salariés qui ont besoin d’être accompagnés sont souvent livrés à eux-mêmes. 

 

Un compte personnel de formation à l’utilisation inégale

Les auteurs du rapport se sont attachés à étudier le fonctionnement du compte personnel de formation dans deux régions, dont le nom n’est pas dévoilé par l’étude, et de 4 OPCA. 

Dans le document il est clairement indiqué que les salariés qualifiés sont ceux qui ont le plus de chance de bénéficier du compte personnel de formation. Ce sont ces individus qui sont le plus aptes à identifier les formations qui peuvent leur servir dans leur vie professionnelle et ils ont, pour la plupart, déjà bénéficié d’une action de formation professionnelle. L’un des points clefs de cette maîtrise du compte personnel de formation semble être l’existence, dans l’entreprise du salarié, d’un service de ressources humaines bien structuré. Il ressort des analyses menées par les auteurs du rapport que les salariés les plus qualifiés sont aussi les plus autonomes dans la gestion de leur formation. 

A l’inverse, les salariés moins qualifiés qui ne sont pas aussi autonomes dans leurs démarches maîtrisent moins leur compte personnel de formation. Ces salariés ont besoin d’un accompagnement pour apprendre à se servir de leur compte. Cependant, les entreprises dans lesquelles ils se trouvent n’ont pas forcément les services RH nécessaires à cet accompagnement et ne peuvent pas toujours aider les salariés à faire le lien avec l’OPCA pour valider un financement de formation professionnelle par exemple. Ainsi, l’enquête signale que les salariés interagissent directement avec leur OPCA sans passer par leur entreprise. Certains organismes de formation ont ainsi un rôle de plus en plus axé vers l’accompagnement vers la formation auprès des individus. Tout dépend donc de l’entreprise dans laquelle se trouvent les salariés les moins autonomes et de la capacité de l’OPCA et/ou de l’organisme de formation à le guider dans leurs démarches. 

Cet enjeu de qualification et d’autonomie a aussi un impact sur les personnes en recherche d’emploi. Les plus qualifiées sont celles qui sont le plus autonomes dans leur formation et leur recherche, contrairement aux personnes moins qualifiées qui ont nécessairement besoin d’un accompagnement plus serré pour les aider. Globalement, le document nous explique que le compte personnel de formation n’a pas eu l’effet d’autonomisation escompté sur les demandeurs d’emploi. 

 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Un premier avenant intéressant pour la PSC du ministère de l’Intérieur

Un an après la signature de l’accord ministériel du 16 mai 2024 sur la protection sociale complémentaire (PSC) des agents du ministère de l’Intérieur et des outre-mer, un premier avenant est venu, le 12 mars 2025, en corriger plusieurs aspects. Publié au Journal officiel d'aujourd'hui, ce texte modifie la structure des bénéficiaires, ajuste un article sur la gouvernance et corrige une rédaction ambiguë sur les ayants droit. La principale évolution porte sur...

Budget 2025 : plus de 33 milliards d’euros alloués aux établissements médico-sociaux par la CNSA

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe pour l’année 2025 l’objectif de dépenses et le montant total annuel des financements alloués aux établissements et services médico-sociaux relevant de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). L’objectif de dépenses est établi à 33 248,30 Md€ pour l’ensemble du secteur. Ce montant se répartit entre 17 538,87 Md€ pour les établissements et services accueillant des personnes âgées...

Dotations médico-sociales 2025 : 32,55 Md€ répartis entre les régions par la CNSA

Par décision du 2 juin 2025, publiée au Journal officiel d'aujourd'hui, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a fixé les dotations régionales limitatives applicables aux établissements et services médico-sociaux pour l’année 2025. Ces dotations, réparties par Agence régionale de santé (ARS), concernent à la fois les structures accueillant des personnes âgées et celles destinées aux personnes en situation de handicap. Le montant total...