Licenciement : le salarié a le droit d’en connaître les raisons

Cette publication provient du site du syndicat de salariés FO.

Le conseil d’État ne badine pas avec les droits de la défense. Il vient de rappeler que le caractère contradictoire de l’enquête s’impose à l’autorité administrative lors d’une demande d’autorisation de licenciement, pour motif disciplinaire, d’un salarié protégé, qui doit être informé de ce qui lui est reproché. 

Les faits remontent à 2011, quand un inspecteur du travail autorise le licenciement, pour motif disciplinaire, d’un salarié protégé. Ce dernier introduit un recours hiérarchique que le ministre chargé du Travail rejette le 15 novembre de la même année. Le salarié gagne en 2014 devant le tribunal administratif. L’employeur fait appel mais perd. Il n’est pas plus heureux en cassation, le Conseil d’État rejetant son pourvoi le 19 juillet 2017 (CE, 19-7-17, n°389635), considérant que la cour administrative d’appel a justement confirmé l’illégalité de la décision de l’inspecteur du travail en se fondant sur le fait que le salarié n’avait pas pu prendre connaissance des pièces produites par l’employeur à l’appui de sa demande d’autorisation de licenciement. 

En quête de l’enquête 

52 % : C’est le taux d’autorisations de licenciement de salariés protégés en Île-de-France en 2014 (Direccte). 

Or, comme le rappelle le Conseil d’État, lorsque le licenciement d’un salarié protégé est motivé par un comportement fautif, l’inspecteur du travail doit, et le cas échéant le ministre, rechercher si les faits reprochés au salarié sont d’une gravité suffisante pour justifier son licenciement, compte tenu de l’ensemble des règles applicables au contrat de travail de l’intéressé et des exigences propres à l’exécution normale du mandat dont il est investi. D’où une véritable enquête, dont les éléments doivent être portés à la connaissance de l’intéressé, condition d’une défense digne de ce nom. Or, dans cette affaire, il n’a pas pu prendre connaissance des pièces produites par l’employeur à l’appui de sa demande d’autorisation de licenciement. Pire : faute d’y avoir eu accès, il en avait en vain demandé copie à l’administration, qui aurait dû le laisser soit consulter librement ces pièces et en prendre copie, soit lui en adresser une copie, le cas échéant sous forme dématérialisée.  

 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Négoce de l’ameublement : un accord de participation agréé par la ministre du travail

Un arrêté de la ministre du travail, daté du 24 juin 2025, porte agrément d’un accord conclu dans la convention collective du négoce de l’ameublement (IDCC 1880). Cet arrêté a été publié au Journal officiel du 27 juin 2025. Il s’agit de l’accord du 5 novembre 2024, tel que modifié par l'avenant n° 1 du 13 mai 2025, relatif à la participation dans la...

CNNCEFP : nomination d’un nouveau suppléant au sein de la sous-commission emploi-formation

Un arrêté de la ministre du travail, daté du 24 juin 2025 et publié au Journal officiel du 27 juin, modifie la composition de la Commission nationale de la négociation collective, de l’emploi et de la formation professionnelle (CNNCEFP) et de ses sous-commissions. Sur proposition de la FESAC, Florian Dutreuil est nommé en qualité de suppléant au sein de la sous-commission de l’emploi, de l’orientation et de la formation professionnelles, en remplacement de Jean-Yves...

EOFMT : la nouvelle répartition syndicale officialisée par arrêté

La convention collective nationale des salariés des établissements d’enseignement et organismes de formation aux métiers du territoire (EOFMT) (IDCC 7520) dispose désormais d’une liste actualisée de syndicats représentatifs. L’arrêté correspondant, signé par la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles le 12 juin 2025, est paru au Journal officiel du 27 juin. ...