L’Europe fera-t-elle mieux que Macron sur l’apprentissage ?

Le 5 octobre, la Commission Européenne a proposé un cadre européen pour favoriser l’apprentissage. Cette recommandation recense 14 critères que les Etats membres et toutes les parties prenantes devraient employer pour améliorer la qualité et l’efficacité de l’apprentissage. Cette proposition sera ensuite examinée par les Etats membres en vue d’une adoption par le conseil. 

Malgré plus de 3,7 millions d’étudiants en apprentissage dans toute l’Europe, ce mode de formation est très différent d’un pays à l’autre. Environ 1,5 millions d’allemands ont recours chaque année à l’apprentissage, contre un peu plus de 400 000 français. De même, en Espagne, l’apprentissage n’en est qu’à ses débuts.  

Développer l’apprentissage en Europe

La proposition de la Commission Européenne a pour but d’harmoniser, entre les pays, la pratique de l’apprentissage, afin de diminuer le chômage des jeunes tout en améliorant leur employabilité. Pour ça, elle cible 14 critères qui doivent être respectés dans un premier temps, puis améliorés. 

Les 7 premiers concernent la formation et les conditions de travail avec par exemple la généralisation du contrat écrit, un soutien pédagogique pour valider ses acquis, mais aussi faire valoir les droits des apprentis. Les 7 suivants concernent les conditions générales du travail, comme avoir un cadre réglementaire, assurer la participation des partenaires sociaux et des diplômés.  

Harmoniser ou forcer la main ?

On ne le sait que trop peu, les initiatives proposées par la Commission européenne n’ont souvent que peu ou pas d’échos au niveau national. Alors, s’attaquer à l’apprentissage, sachant que des différences énormes existent, est plus que risqué. Si les objectifs nationaux sont pour l’instant loin d’être atteints en France, cette recommandation qui devrait être suivie de lois contraignantes si elle est acceptée, donnera du grain à moudre aux eurosceptiques. Cette initiative parait bien utopique quand on la confronte à la réalité car ce n’est pas seulement sur la forme qu’il faut agir : peu de pays seraient prêts à abandonner leur souveraineté dans l’enseignement pour une employabilité des jeunes harmonisée, avec les contraintes que cela implique.  

 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

L’EIOPA accueille son nouveau directeur exécutif

Le conseil d'administration de l'Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (AEAPP ou EIOPA en anglais) vient de nommer son nouveau directeur exécutif. C'est Damian Jaworski qui est nommé à ce poste. Il doit encore être confirmé par le Parlement européen avant de prendre ses fonctions le 1er avril 2026. D'après le ...
Lire plus

L’Insee nous dit tout sur les seniors en perte d’autonomie à l’horizon 2070

La courbe démographique en France ne cesse de marquer le vieillissement de la population, entrainant par la même occasion l'augmentation du nombre de seniors en situation de perte d'autonomie. L'Insee et la Drees publient une étude commune qui montre que cette croissance sera forte jusqu'aux années 2045-2050 avant une stagnation à l'horizon des années 2070. ...

L’examen du PLFSS 2026 reporté au lundi 27 octobre

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2026 (PLFSS 2026) devait être examiné en commission des affaires sociales à partir du jeudi 23 octobre 2025. Mais une lettre rectificative concernant l'insertion de la suspension de la réforme des retraites dans le texte impose de revenir à zéro. Le tout nouveau PLFSS 2026 doit donc être réexaminé en conseil des ministres et redéposé à l'Assemblée nationale. Conséquence directe : tout le processus est à...