Les rémunérations dans l’entreprise seront-elles plus encadrées ?

Une proposition de loi visant à encadrer les rémunérations dans les entreprises a été déposée, le 13 avril 2016, par les députés du Parti Communiste Français : Gaby Charroux, François ASENSI, Alain BOCQUET, Marie-George BUFFET, Jean-Jacques CANDELIER, Patrice CARVALHO, André CHASSAIGNE, Marc DOLEZ, Jacqueline FRAYSSE et Nicolas SANSU. Elle a été adoptée, le 26 mai 2016, par l’Assemblée Nationale en première lecture. 

 

Les raisons de la déposition de la proposition de loi

Les députés expliquent avoir déposé cette proposition dans un contexte de hausse du taux du chômage et de menace de pauvreté et de précarité. 

Ils ajoutent que les écarts de rémunération, la répartition des richesses et l’inégalité de revenu constituent une injustice à leurs yeux. 

D’après les députés, malgré la proposition d’un décret plafonnant la rémunération fixe et variable annuelle des dirigeants, le problème n’a pas été résolu, c’est pourquoi leur proposition de loi est déposée. 

 

La proposition de loi déposée par les députés

La proposition de loi visant à encadrer les rémunérations dans les entreprises, défendue par la Confédération européenne des syndicats, a pour principal objectif de limiter les écarts de rémunération au sein de toutes les entreprises. Elle pourrait également, d’après ses auteurs, éradiquer la pauvreté monétaire, corriger les écarts de richesse, et augmenter le pouvoir d’achat des salariés. 

L’article 1er encadre les écarts de rémunération. Cet article 1er prévoit que le salaire le plus élevé perçu dans l’entreprise ne pourra être 20 fois supérieur au salaire le moins élevé perçu dans cette même entreprise. 

L’article 2 limite le nombre de conseillers d’administration. Ainsi, les députés pensent nécessaire de passer de 5 conseillers d’administration à 2 conseillers d’administration afin de pallier à la “consanguinité” qu’ils dénoncent entre les conseils d’administrations et les conseils de surveillance. 

 

Les modifications engendrées par les discussions en séance publique

Lors des discussions en séance publique du 26 mai 2016, les députés ont supprimé l’article 1er de le proposition de loi et ont introduit les nouveaux articles ci-après : l’article 1er bis, l’article 2 bis, l’article 2 ter, l’article 3, l’article 4, l’article 5 et l’article 6. 

Dans un premier temps, les députés expliquent, à l’article 1er bis, les conditions d’attribution gratuite d’actions et fixent un nouveau taux de contribution au lieu de se consacrer à l’encadrement des écarts de rémunération au sein d’une même entreprise comme le prévoyait initialement l’article 1er. 

Dans un deuxième temps, les députés appliquent les dispositions de l’article 2 de la proposition de loi qui prévoient la réduction du nombre de conseillers d’administration de cinq conseillers à deux conseillers. De plus, ils définissent le rôle du comité de rémunérations dans le conseil d’administration. A présent, il consiste en la préparation des décisions concernant les rémunérations. 

Dans un troisième temps, les députés définissent le rôle du conseil d’administration et du conseil de surveillance. Le premier se charge de définir la rémunération ou l’indemnisation du directeur général et des directeurs généraux délégués et le deuxième de définir la rémunération ou l’indemnisation des membres du directoire. 

Pour finir, les députés modifient quelques dispositions d’articles comme celles de l’article L 225-177 du code de commerce qui concernent les modalités d’options d’achat ou d’acquisition d’actions. 

 

Ajouter aux articles favoris

Conformité CCN en santé

Pour vous aider à gérer la conformité CCN de vos offres "santé standard", profitez de notre outil en marque blanche gratuitement en 2023. L'outil vous permettra de savoir, en un clic, le niveau de votre offre compatible avec la CCN que vous aurez sélectionnée. L'outil en marque blanche est relié à la base de données CCN de Tripalio, juridiquement certifiée et mise à jour en temps réel. Il bénéficie de notre algorithme de comparaison qui détecte les non-conformités du contrat santé standard.
Demandez votre outil
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

Quand la relation intime entre deux salariés devient un motif de licenciement

La relation intime d'un responsable d'entreprise peut avoir des conséquences professionnelles s'il les cache à sa direction. C'est ce qu'a récemment rappelé la Cour de cassation dans une décision rendue le 29 mai 2024. Elle s'y prononce sur le licenciement pour faute grave d'un responsable d'entreprise qui a caché à son employeur sa relation avec une autre salariée de l'entreprise, laquelle est titulaire...
Lire plus

Indemnité de cantine fermée “covid” : le juge tranche en défaveur des télétravailleurs

La crise sanitaire de 2020 a provoqué la fermeture de nombreux lieux de rassemblement de population, dont la fameuse cantine d'entreprise. Or, certaines entreprises ont dû maintenir une activité dans leurs locaux pour assurer la continuité de service. Dans ce cadre, une indemnité dite de cantine fermée a été mise en place pour permettre aux salariés présents de ne pas être lésés par la fermeture du restaurant normalement accessible dans le cadre de leur emploi. Mais cette indemnité a fait naître quelques litiges, dont...
Lire plus

Obligation de prévention et sécurité : c’est à l’employeur de montrer patte blanche en cas d’accident

En entreprise, l'employeur est tenu de respecter des mesures de prévention et sécurité afin de protéger la santé de ses salariés. Les dispositions du code du travail encadrent cette obligation avec précision. Mais que se passe-t-il en cas de manquement de l'employeur ? Le salarié peut-il considérer que cette violation de ses obligations légales par l'entreprise constitue un motif de rupture de contrat de travail aux torts de l'employeur ? Dans ce cas, sur qui repose la charge de la preuve ? C'est à cette question que...