Une simulation réalisée par les économistes de la Commission européenne évalue les effets du Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’emploi (CICE) et de l’allègement des cotisations sociales du Pacte de Responsabilité et de Solidarité (PRS). Ils auraient un impact positif sur la création d’emplois et modéré sur la croissance du PIB.
Parmi les mesures marquantes de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2018, qui a par ailleurs été publiée au Journal Officiel le 31 décembre dernier, on retient notamment la suppression du CICE à compter du 1er janvier 2019. Si l’on s’interroge sur les effets qu’aura le Pacte de responsabilité et de Solidarité (englobant le CICE) pour alléger le coût du travail, des économistes de la commission européennes ont évalué les effets prévus à l’horizon 2030.
Une augmentation modérée du PIB d’ici 2030
L’évaluation réalisée repose sur la base du PLFSS 2015, autrement dit la première année où ces deux mesures (CICE et PRS) ont été mises en place. Selon les économistes, le scénario prévoit d’ici 2020 une création de 150 000 emplois supplémentaires concernant en majorité le bas de l’échelle des salaires, comme le montre le graphique ci-dessus. L’impact sur le PIB serait modéré puisqu’il est prévu qu’il augmente de 0,7% d’ici 2019.
A l’horizon 2030, les réformes permettraient de créer environ 280 000 emplois et d’augmenter le PIB de 1% supplémentaire. Au deuxième trimestre de 2017, le PIB continuait de progresser pour le troisième mois consécutif, enregistrant une augmentation de +0,5%.
Des réformes pour un marché du travail plus efficace
Avec les réformes récentes, l’impact du Pacte de Responsabilité et de Solidarité et du CICE serait plus fort. Les économistes estiment à 260 000 les emplois supplémentaires sur cinq ans, si l’on prend en compte une élasticité de l’offre du travail plus élevée. Mais encore faut-il que Macron réussisse à réformer la formation professionnelle et l’apprentissage, un système qui ne donne pas satisfaction en France et qui constitue un point noir du marché du travail.
La fin de la prime à l’embauche pour les PME au 30 juin 2017 continueraitdébut 2018 de peser sur l’emploi (- 10 000 par trimestre de mi-2017 à mi-2018).
Dans le secteur non marchand, l’emploi baisserait nettement au second semestre 2017 (- 38 000, après + 27 000 au premier semestre), du fait de la réduction du nombre de contrats aidés. Début 2018, ce repli continuerait avec 32 000 emplois de moins au premier semestre.