La négociation qui s’ouvre ce mardi tournera autour de quatre points-clés.
1 – le levier de l’âge:
cette mesure devrait être privilégiée par le bord patronal, qui verrait d’un bon oeil un report de l’âge de départ à taux de plein de deux ans au moins. Cette mesure est la seule qui apporte une économie durable au système, dans la mesure où elle répercute les effets de la principale cause du déséquilibre systémique des retraites: l’allongement de la durée de vie. Elle constitue en revanche un casus belli pour les organisations de salariés, qui pourraient néanmoins consentir à une logique de décote pour les départs à l’âge du régime général.
2 – le levier des ressources:
cette mesure est revendiquée notamment par la CGT, mais elle devrait aussi être demandée par FO, dans des proportions différentes. Il se murmure que FO se satisferait d’une augmentation de 0,1% des cotisations. Pour le bord patronal, cette mesure sera toutefois difficile à expliquer: alors que Pierre Gattaz et ses troupes ont houspillé le gouvernement sur le niveau des charges et sur son incapacité à les baisser, consentir à une mesure de relèvement des charges pour obtenir une signature syndicale risque d’apparaître comme un dangereux aveu d’échec.
3 – le levier du montant des pensions
la tentation commune des organisations syndicales, qu’elles soient patronales ou salariales, sera sans doute de faire porter une partie de l’effort aux futurs retraités en dégradant ni vu ni connu leur niveau de pensions. Dans le cas de l’AGIRC-ARRCO, cette formule peut se traduire par différentes mesures, comme la baisse du rendement du point ou la désindexation des pensions. Il est à peu près acquis que le futur accord comportera des dispositions de ce genre.
4 – la fusion de l’AGIRC et de l’ARRCO
poussés par le rapport de la Cour des Comptes, les partenaires sociaux devraient mettre sur le tapis la fusion des caisses de retraite complémentaire. Cette idée constitue toutefois un repoussoir pour la CGT et la CGC, toutes deux attachées, pour des raisons différentes, au statut de cadre. Un scénarion de sortie pourrait consister à fusionner les régimes par répartition et à confier des missions nouvelles à l’AGIRC, par exemple la mise en place d’un régime de retraite surcomplémentaire par capitalisation pour les cadres.