Le Rassemblement des opticiens de France (ROF) vient de décider d’assigner Carte Blanche Partenaires en justice pour dénigrement de la profession. La cause ? Une infographie publiée par Carte Blanche expliquant comment son réseau de soins gère les fraudes. Les professionnels concernés n’ont pas apprécié la méthode.
Dans le contexte actuel de mise en place du reste à charge zéro (RAC0) qui devrait justement amener une révision des conventionnements des opticiens, la méthode choisie par Carte Blanche étonne. L’infographie diffusée en décembre s’appuie sur une information de l’UFC-Que choisir selon laquelle 1 opticien sur 5 proposait une fraude à la complémentaire santé en 2014, ce que ne conteste par le ROF. Cependant, c’est tout le raisonnement qui s’ensuit que les professionnels de l’optique-lunetterie attaquent.
Les opticiens de France dénoncent les amalgames diffusés par Carte Blanche
Ce qui gène surtout le ROF dans la publication dénoncée, ce sont les raccourcis et amalgames qui sont proposés dans l’infographie. Effectivement, le document ne fait pas de différence entre, d’un côté, les refus de prise en charge qui sont dus au fonctionnement de Carte Blanche, et de l’autre les véritables cas de fraude.
Le ROF insiste aussi sur le fait que seulement 4000 prises en charge sur 2,5 millions en 2018 ont été suspectées de fraude par Carte Blanche : soit seulement 0,16% des actes effectués par les opticiens. Comme le souligne l’organisation qui défend les opticiens, on est bien loin du cas d’une fraude sur cinq que signalait l’UFC-Que choisir en 2014.
C’est donc la tournure de l’infographie, de nature à tromper les lecteurs sur la probité des opticiens, qui est avant tout attaquée par le ROF. L’assignation en justice n’est pas une surprise pour Carte Blanche qui a déjà reçu une mise en demeure de retirer l’infographie par courrier du 31 janvier 2019 et de justifier ses accusations de fraude par la publication de justificatifs. Etant donné le refus de Carte Blanche, le ROF va au bout de sa démarche en déposant un recours devant les tribunaux. Les suites données à cette affaire dans les prochains mois seront donc intéressantes à connaître.