Le mardi 15 septembre 2015, le DRH d’Orange, Bruno Melting, a remis au Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, son rapport “Transformation numérique et vie au travail“.
36 recommandations sont formulées afin d’intégrer les évolutions du monde numérique dans le monde du travail avec pour ligne directrice d’aider les entreprises à prendre pied dans la révolution numérique. Le rapport se découpe en trois parties, dont les deux premières consiste à exposer les impacts du numérique dans la vie professionnelle, enfin une troisième partie est consacrée aux 36 préconisations.
Une formation au numérique avant tout
Les premières recommandations (1 à 4) se focalisent sur l’importance de la formation au numérique, qui doit démarrer dès l’école pour les fondamentaux (préconisation n°3) et l’adaptation nécessaire, dans l’entreprise, de cette formation en fonction de la branche professionnelle concernée.
Cette formation devra aussi permettre de créer des passerelles entre les métiers et développer des possibilités de reconversion professionnelle (préconisation n°5 à 10), pour lesquelles il faudra, d’une part, former les éducateurs en charge de ce passage au numérique, d’autre part, adapter cette formation en petit comité afin de conserver une proximité (préconisation n°8). Le principe constitutionnel de parité entre les hommes et les femmes trouve sa place dans la recommandation n°9.
L’outil numérique comme cadre juridique et fiscal
Les recommandations n° 11 à 18 ont pour objectif de créer un cadre juridique et fiscal incitatif et protecteur. En dehors de la création concrète d’outil numérique pour faciliter le travail des salariés, une proposition intéressante est formulée et a pour objectif le développement de l’investissement des entreprises dans l’accompagnement de start-ups.
La préconisation n° 17 s’oriente vers une clarification entre les situations respectives de salarié et de travailleur indépendant. L’idée est de créer un faisceau d’indices en ayant pour support des critères élargis afin de permettre la qualification d’un statut d’emploi entre salarié et travailleur indépendant.
La transformation numérique au service de la qualité de vie au travail
Une véritable politique du numérique est préconisé dans les recommandations suivantes (n° 19 à 30), toujours en intégrant l’objectif de formation au numérique, l’entreprise devra développer un système de régulation de l’usage de ces outils, anticiper la transformation en modifiant la politique des ressources humaines et même développer des espaces de travail propices à la culture digitale.
Le rapport se précise par suite en souhaitant modifier les outils actuels, comme la mesure du temps de travail qui serait désuète pour certaines professions et qui serait remplacée par une mesure de charge de travail (préconisation n°23). Cette mesure plus adaptée, doit intégrer le dialogue social.
La transformation numérique doit permettre, selon le rapport, d’intégrer le paramètre numérique de calcul des risques professionnels, ainsi que leur prévention, l’idée d’évaluation de performance est aussi évoquée. Puis, la communication à distance est recommandée dans un but d’amélioration de la qualité de vie.
Afin de pousser à la transformation numérique, les entreprises sont invitées à la reconnaissance des efforts d’adaptation au numérique dans leur politique de rémunération (préconisation n°29).
Enfin bien sûr, la protection des données relatives aux salariés ne doit pas être minimisées (préconisation n°30) et encadrée strictement.
L’outil numérique doit s’intégrer à tous les niveaux
La 5e division des 36 recommandations est intitulée “Parvenir à une entreprise de la co-construction et de la co-innovation”. La vision des préconisations n° 31 à 33 est d’ouvrir ces outils numériques aux partenaires sociaux, dans le dialogue social et dans la vie globale de l’entreprise.
Les enjeux de la transformation numérique sujette aux recherches en sciences humaines et sociales
Les dernières recommandations du rapport consistent à encourager la recherche en sciences humaines et sociales afin de développer au mieux la transformation numérique dans le monde du travail et comprendre ses impacts. Cette dernière doit aussi être étudiée par les politiques des autorités ministérielles et plus généralement l’ensemble des acteurs de la vie sociale (préconisation n° 34 à 36).