L’Apec, Association pour l’emploi des cadres, a publié les résultats de sa dernière étude sur l’employabilité des cadres. Cette dernière montre que les embauches sont en progression, leurs capacités étant particulièrement recherchées. Cependant, les entreprises peinent à les recruter du fait de leurs attentes et de la rude concurrence pour les attirer.
Le marché de l’emploi des cadres reste bien orienté, avec des intentions de recrutements toujours solides pour le troisième trimestre et des perspectives d’embauches qui devraient continuer de progresser sur la période 2019-2021, selon deux études publiées vendredi par l’Apec. L’Agence pour l’emploi des cadres table sur 280.600 recrutements cette année, soit une hausse de 5% par rapport à 2018, année au cours de laquelle 280.600 cadres avaient été embauchés.
Selon les prévisions de l’Apec, la progression devrait se poursuivre à un rythme de 3% en 2020 et 2021, sous l’effet d’une conjoncture plutôt bien orientée mais aussi d’une dynamique structurelle de transformation des entreprises (digitalisation, transformation énergétique, etc.) qui accentue les besoins de recrutement.
62% des entreprises ont recruté des cadres
Conséquence : la barre des 300.000 recrutements de cadres pourrait même être atteinte en 2021. Pour l’année en cours, d’après la note de conjoncture trimestrielle de l’Apec publiée simultanément, 62% des entreprises interrogées ont recruté au moins un cadre au cours du deuxième trimestre et elles sont 57% à prévoir d’embaucher au moins un cadre au troisième trimestre.
Ce haut niveau d’intentions formalise la bonne orientation du marché de l’emploi cadre, même si davantage d’entreprises déclarent percevoir une situation économique délicate et vouloir réduire leur volume de recrutements de cadres.
Bertrand Hébert, directeur général de l’Apec
Le baromètre trimestriel de l’Apec a été réalisé par téléphone en juin auprès d’un panel de 750 entreprises de plus de 100 salariés représentatives du secteur privé. Ce dynamisme profite particulièrement aux jeunes diplômé·e·s dont le taux d’emploi est de 85 % douze mois après l’obtention de leur diplôme. Les secteurs clés restent structurellement l’informatique, l’ingénierie-R&D et conseil qui continuent à porter le marché de l’emploi cadre.
Une hausse à modérer par son intensité
Malgré ces données encourageantes, les entreprises peinent à recruter. Le second volet de l’enquête de l’Apec montre une diminution du nombre de candidats par offre d’emploi. De 46 en 2014, ce nombre est passé à 31 en 2018. Cette baisse du nombre de candidats s’explique par le fait que ces derniers sont plus minutieux sur ce qu’ils demandent.
L’Apec met en évidence plusieurs facteurs qui mettent en difficultés les employeurs : les candidats qui refusent les conditions d’emploi proposées, une situation pénurique sectorielle sur des technicités et des compétences spécifiques, ainsi qu’un besoin urgent avec des délais courts pour finaliser le recrutement.
Enfin, l’Apec note aussi la concurrence accrue et les batailles que se livrent les différentes entreprises pour un même candidats. Cette concurrence est particulièrement criante dans certaines régions, notamment en région parisienne. Plusieurs secteurs semblent être à la peine : 61% des entreprises dans l’industrie prévoient le recrutement d’au-moins un cadre, soit 7% de moins qu’en 2018.
La baisse est équivalente dans la construction. Dans l’informatique, elle est de 5%. A l’inverse, seul le secteur de la banque-assurance se démarque avec des intentions d’embauches en très fortes hausse pour le troisième trimestre : +11%.