Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat CFE CGC.
A l’instar du fonds souverain norvégien, de plus en plus d’investisseurs privilégient l’investissement socialement responsable, voire climatiquement responsable en cette année de COP 21. Selon une étude récente, ce sont sept investisseurs sur dix qui refusent d’investir dans un projet si celui-ci présente un risque environnemental, social ou de gouvernance.
La Responsabilité Sociale des Entreprises n’est donc plus une option pour les entreprises, elle se situe désormais au cœur des enjeux de soutenabilité de leurs business models. A tel point que ce sujet RSE est de plus en plus présent lors des assemblées générales d’actionnaires.
Pour autant, la CFE-CGC considère que la RSE ne se résume pas à l’investissement socialement responsable, à la notation sociale, au reporting extra financier ou à l’image de marque. Pour être créatrice de valeur, toute démarche RSE doit s’ancrer dans le quotidien de l’entreprise et dans la durée. Elle doit irriguer l’ensemble de ses activités, s’intégrer pleinement à sa gouvernance, engager sans détour ses dirigeants et impliquer ceux qui font l’entreprise au quotidien : ses salariés et ses managers.
Dans un contexte marqué par la globalisation des échanges, le règne sans partage de la course à la performance financière et à la création de valeur actionnariale, la dislocation sociale ou l’accélération du temps, la crise de sens que connaissent les entreprises est profonde. Pour la CFE-CGC, le mal être au travail ou encore l’explosion du burn-out en sont les symptômes. Ceux-ci constituent des risques qui doivent être intégrés dans les stratégies des entreprises.
Il y a urgence à redonner du sens au travail, au vivre ensemble au sein de l’entreprise… pour retrouver ce qui crée la valeur sur le long terme : la mobilisation des salariés autour d’un projet. Selon la CFE-CGC, le déploiement d’une démarche RSE bien pensée, c’est Redonner du Sens Ensemble pour refonder l’entreprise.
Cet enjeu de refondation est d’autant plus important que l’économie du 21ème siècle est fondée sur l’innovation et la connaissance qui sont les principaux facteurs de création de valeur et de performance. C’est la capacité à mobiliser les femmes et les hommes, à assurer la cohésion sociale via un dialogue social exemplaire, à entretenir l’engagement et la motivation des salariés mais aussi à attirer et fidéliser les talents qui sera déterminante dans la compétition économique mondiale.
Mettre les salariés au cœur des démarches RSE pour redonner du sens à l’entreprise et enrichir le dialogue social, c’est ce que la CFE-CGC défend depuis de nombreuses années et qui est au cœur du guide qu’elle vient de publier.
La CFE-CGC salue donc la proposition du rapport Combrexelle visant à intégrer la RSE au dialogue social et invite la Ministre du Travail à s’en saisir pour créer les conditions d’une refondation des liens salariés – entreprise.