Les derniers chiffres du chômage font réagir les syndicats

A l’occasion de la publication des chiffres du chômage du mois de décembre 2017, deux syndicats de salariés ont réagi. 

 

FO fait le bilan du chômage sur l’année 2017 :

Les chiffres du nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en décembre 2017 viennent de paraître. Retour sur une année de transition présidentielle. 

Au total, pour la France métropolitaine et toutes catégories confondues (A, B, C, D et E), 6 278 000 personnes étaient inscrites à Pôle emploi en décembre 2017, soit une augmentation de +0,8% sur un an. 

Le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A a reculé sensiblement de -0,5% sur l’année 2017, en particulier pour les jeunes de moins de 25 ans (-3,5%). 

Toutefois, le nombre d’inscrits en activité réduite explose sur une année : +4% pour la catégorie B (demandeurs d’emploi travaillant moins de 78 heures sur le mois), +10,6% pour la catégorie C (activité réduite longue de plus de 78 heures). C’est dans ces deux catégories particulièrement précaires que les séniors sont particulièrement impactés : leurs nombres augmentent de +11,7% sur un an. 

Symbole de la précarisation du contrat de travail, la part des fins de contrats à durée déterminée et de fin de mission d’intérim comme motif d’inscription à Pôle emploi augmente respectivement de +2,2% de +13,7%. 

Le chômage et les emplois précaires ont donc fortement augmenté en 2017 : pour Force Ouvrière c’est le signe qu’il faut une politique économique plus redistributive afin de permettre l’augmentation de la consommation des ménages, qui porte la croissance en France, et la création d’emplois de qualité et pérennes. 

 

La CGT, elle, refuse que l’emploi précaire soit la réponse au chômage :

Comme le dénonce la CGT depuis longtemps, la montée des emplois précaires est la donnée majeure des chiffres du chômage 2017. 

Les demandeurs d’emploi en catégorie A (chômage total) sont au nombre de 3.451.400 soit une baisse légère de 0.5 % sur un an, de 0.7 % sur trois mois et de 0.1 % sur un mois. 

Les catégories B (personnes ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois) et C (personnes ayant travaillé plus de 78 heures dans le mois), avec 2.160.900 travailleurs précaires, sont en augmentation de 8.2 % sur un an. Cela se traduit par + 4 %, plus précisément pour la catégorie B et + 10.6 % pour la catégorie C. 

La catégorie D (entrée en formation) quant à elle est toujours en baisse de 18.3 % sur un an pour concerner aujourd’hui 277.400 personnes et la catégorie E baisse de 8 % sur un an. 

Le total ABCDE se porte à 6.278.000 inscrits à Pôle Emploi, soit + 0.8% sur an… chiffre inquiétant ! La tendance est bien à l’amplification de la précarité : la faible « reprise » ne se faisant qu’au travers des CDD, l’intérim, etc. 

D’une part, les nouvelles dispositions favorables aux employeurs leur ont permis de transformer des licenciements économiques en ruptures conventionnelles individuelles ou collectives. Le regain d’activité dans l’industrie se fait clairement en accroissant le recours déjà exorbitant à l’intérim. Dans la grande distribution, le développement des emplois précaires ne suffit pas au patronat, place aux suppressions de postes massives pour augmenter les bénéfices. 

Les enjeux de la structuration de l’emploi comme des négociations portant sur l’assurance chômage appellent, plus que jamais, à lutter contre la précarité et notamment contre le développement et le fractionnement des contrats courts. 

Le patronat, par ses pratiques, porte dans la situation de l’emploi, en France, une lourde responsabilité, avec la complicité du gouvernement qui accroît la flexibilité des plus bas salaires et des plus précaires ; telles les sanctions contre les chômeurs que la ministre du travail veut durcir. 

La CGT revendique le droit à un emploi stable et des prestations d’assurance chômage assurant un revenu de remplacement pour toutes et tous. 

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