Les bouchers-charcutiers français (IDCC 992) se sont adressés au ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Ils lui demandent une protection policière après un nouvel établissement est été vandalisé à Lille par un groupuscule végan anti-viande et anti-élevage.
Le 7 juin dernier, la fédération patronale CPME condamnait les attaques violentes de groupuscules végans que subissaient les bouchers-charcutiers et les poissonniers. Si elle affirmait qu’un dialogue était possible entre pro et anti-viande, elle refusait toute idée de violence.
Seulement, les événements ont pris une nouvelle ampleur après qu’un nouvel établissement ait été vandalisé. Dans une lettre ouverte, les professionnels de la viande en appellent à Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur.
« Des intimidations pour imposer une idéologie »
Dans une lettre du 22 juin signée par Jean-François Guihard, le président de la Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs, explique « compter sur les services du ministre de l’Intérieur et soutien de l’ensemble du gouvernement pour que cessent, le plus rapidement possible, les violences physiques, verbales et morales.«
Les 18 000 artisans bouchers-charcutiers en France s’inquiètent des conséquences de la surmédiatisation du mode de vie végan.
Le responsable de la confédération déclare être choqué qu’une partie de la population « veuille imposer à l’immense majorité son mode de vie pour ne pas dire son idéologie.«
En avril dernier, sept boucheries dans les Hauts-de-France avaient été aspergées de faux sang. Des vitrines de boucheries et de poissonneries avaient aussi été brisées et tagguées avec les inscriptions « stop au spécisme« .
Fin mars, une militante végan de la cause animale qui avait publié un message injurieux à l’égard d’un boucher tué dans un supermarché à Trèbes lors d’un attentat djihadiste, a été condamnée à sept mois de prison avec sursis pour «apologie du terrorisme». «Ben quoi, ça vous choque un assassin qui se fait tuer par un terroriste? Pas moi, j’ai zéro compassion pour lui, il y a quand même une justice», avait publié la militante sur les réseaux sociaux après l’attentat.
«Face à cette escalade de la violence, quelle sera la prochaine étape ?», s’interroge la fédération professionnelle de la boucherie, en estimant que «quelques individus ou organisations» cherchent à «semer la terreur».