C’est peut-être le dénouement d’un long combat qui pointe le bout de son nez. Confortés par le rapport de l’Igas sur les réseaux de soins, les audioprothésistes demandent la suspension de leur conventionnement.
Les réseaux de soins se sont durablement ancrés dans le paysage médical français depuis la loi “Le Roux” du 27 janvier 2014. Seulement, ces derniers n’ont cessé d’être critiqués par les professionnels. Et comme l’exige cette loi “Le Roux”, ils ont fait l’objet d’une enquête de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas). Cette dernière semble donc confirmer les craintes des praticiens : les réseaux de soins n’auraient aucun lieu d’être.
Les audioprothésistes demandent la suspension des conventionnements des réseaux de soins
Dans leur communiqué, ces derniers accuse les réseaux de soins de s’être développés sur une “construction empirique, en ayant fondé leur légitimité sur la lutte contre le renoncement aux soins et en promouvant la pression [que les réseaux de soins] mettaient sur les prix [des prothèses]. “ Cependant, le rapport de l’Igas montre aussi que ces centres n’ont pas su atteindre les objectifs qui leurs étaient fixés. En somme, ” ils n’ont pas permis de réduire les inégalités de recours pour les patients. Pire, ils les auraient accentuées tout en opérant une forte restriction de la liberté de choix et de prescription. ”
Une défense face à une concurrence déloyale ?
Les réseaux de soins doivent leur création à des négociations avec les complémentaires santé. Ces dernières orientent les patients vers ces centres en leur permettant d’avoir accès à des soins spécifiques à moindre coût, que ce soit par un plafonnement des tarifs ou un meilleur remboursement. De leur côté, les réseaux de soins profitent d’une nombre important de clients, et non plus de patients. Seulement, les professionnels dénoncent aussi des conventions imposées par les complémentaires : ” la relation contractuelle entre les plateformes et les professionnels de santé est (…) déséquilibrée. En plus d’être conclues sans aucune négociation (…), les conventions comportent une très forte asymétrie des droits et obligations réciproques “.
Seulement, ce système profite aussi d’un cadre juridique plus que lacunaire, qui vient favoriser l’argument marketing, avec le risque de voir arriver la course aux soins low-cost. Ainsi, l’Igas a émis 9 recommandations dont deux justifient selon elle « une action corrective immédiate des pouvoirs publics » . Et en l’attente de leur mise en application, le syndicat des audioprothésistes demande purement et simplement, l’interdiction de tout nouveau conventionnement par les réseaux de soins.