Cette publication provient du site du syndicat de salariés FO.
Les agents de Pôle emploi sont appelés par une intersyndicale à cesser le travail le 10 octobre, jour de la mobilisation unitaire dans la fonction publique, pour protester contre les coupes dans les effectifs. FO dénonce la suppression de près de 300 postes en 2018, ainsi que la possible disparition des 1 700 emplois aidés, alors que le chômage ne cesse d’augmenter.
Aucun des 55 000 salariés et agents de Pôle emploi n’est de trop !. Tel est le mot d’ordre des sept organisations syndicales qui appellent le personnel de l’établissement public à faire grève le 10 octobre, jour de la mobilisation des fonctionnaires, pour défendre l’emploi et les conditions de travail.
L’inquiétude est née d’un article du Parisien paru le 19 septembre et selon lequel le gouvernement envisagerait de réaliser trois milliards d’euros d’économies en cinq ans sur le budget du service public de l’emploi. Conséquence, des milliers de postes seraient supprimés à Pôle emploi, en ciblant particulièrement les cadres.
La ministre du Travail et la direction se sont empressés de dire qu’il ne s’agissait que de rumeurs, explique Fabien Milon, délégué syndical central FO chez Pôle emploi. Ils ont quand même confirmé la suppression de quelques centaines de postes en 2018, ce dont nous n’étions pas au courant. Nous estimons que cet aveu confirme les informations du Parisien. Il s’inquiète aussi de la réduction des contrats aidés, qui pourrait aboutir à la suppression de 1 700 postes en équivalent temps plein (ETP) chez Pôle emploi.
8 à 10 % d’agents publics à Pôle emploi
Le 3 octobre, les organisations de l’intersyndicale, qui exigeaient une clarification de la situation, ont rencontré le directeur général de Pôle emploi, Jean Bassères. Il a joué sur les mots et précisé que les décisions n’étaient pas prises, poursuit le délégué FO. Mais il y aura bien 297 postes ETP et près de 700 contrats aidés supprimés d’ici fin 2018. Nous sommes dans l’inquiétude la plus totale, l’absence de réponses claires de la part de la direction sur les suppressions de postes confirme nos craintes.
Les revendications portent également sur la défense des agents publics, qui représentent de 8 à 10 % des effectifs de Pôle emploi, et qui sont directement impactés par la hausse de la CSG, le gel de la valeur du point d’indice et le rétablissement du jour de carence. Dans la majorité nous ne sommes pas fonctionnaires mais nous sommes une institution nationale publique, et nous sommes donc directement confrontés à la politique de l’État, précise Fabien Milon.
Plus de 6 millions de demandeurs d’emploi inscrits
Dans un tract, le syndicat rappelle le contexte dans lequel s’opèrent ces réductions de coûts et ces suppressions de postes, qui vont fragiliser encore un peu plus l’exercice des missions et les services rendus aux usagers. Le taux de chômage bat des records, et plus de 6,3 millions de demandeurs d’emploi sont inscrits à Pôle emploi. Le record du chômage, c’est aussi un record d’exploitation des agents et cadres de Pôle emploi, rappelle le syndicat, qui évoque la dégradation sans précédent des conditions de travail. FO revendique une augmentation des effectifs par l’embauche notamment de tous les précaires.
Le Parisien évoque aussi à terme un risque d’externalisation du service public de l’emploi. Cette externalisation existe déjà, poursuit Fabien Milon. Pourtant, toutes les études montrent que le recours à des bureaux privés pour l’aide à la recherche d’emploi coûte plus cher et a de moins bons résultats que le service public.