L’employeur devra supporter le coût de l’expertise CHSCT injustifiée

Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat : FO

 

Même s’il a obtenu l’annulation en justice d’une délibération du CHSCT relative à une mission d’expertise jugée injustifiée, l’employeur devra en payer le coût. Cette solution de jurisprudence peut être active jusqu’au 1er janvier 2017, indique la Cour de cassation dans un arrêt du 15 mars 2016. Saisie une première fois en 2013 dans le cadre d’une affaire où un employeur avait obtenu en justice l’annulation de la délibération du CHSCT concernant une mission d’expertise, la Cour avait dû se prononcer sur le fait que l’expert réclame ses honoraires à l’employeur en invoquant que le travail d’expertise était déjà achevé au moment de la décision du juge. La Cour de cassation avait admis la demande (arrêt du 15 mai 2013) de l’expert, rappelant que le recours de l’employeur n’a pas d’effet suspensif aux termes de la loi et que par ailleurs, le CHSCT ne disposant pas de budget propre, l’expert n’avait d’autre solution que de s’adresser à l’employeur pour être payé. 

Dans l’attente de la déclaration d’inconstitutionnalité  

En 2014 toutefois la cour d’appel de Bourges avait débouté cet expert, considérant qu’il aurait dû attendre l’issue de la procédure avant de débuter son travail. Il avait alors déposé un pourvoi en cassation. De nouveau saisie, la Cour a tranché le 15 mars, affirmant le maintien de l’application de sa jurisprudence de 2013. Dans son arrêt, elle tient compte de la décision (27 novembre 2015) du Conseil constitutionnel de différer au 1er janvier 2017 l’abrogation des dispositions de l’article L. 4614-13 du Code du travail relatif à la prise en charge et à la contestation de l’expertise votée par le CHSCT. Saisi d’une question prioritaire de constitutionnalité dans une affaire du même genre, le Conseil a estimé en 2015 que les dispositions de l’article allaient à l’encontre d’une protection des droits de l’employeur. Afin de permettre une modification de la loi, il a décidé de reporter cette déclaration d’inconstitutionnalité au 1er janvier 2017. À travers l’avant-projet de loi de réforme du Code du travail, le gouvernement propose bien des modifications. Elles vont à l’encontre de la jurisprudence actuelle.  

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Nouvelles nominations (CGT) à la commission spécialisée pour la prévention des risques au travail

Un arrêté du 16 janvier 2025 officialise des nominations au sein de la commission spécialisée relative à la prévention des risques physiques, chimiques et biologiques. Cette commission relève du Conseil d'orientation des conditions de travail (COCT). La Confédération générale du travail (CGT) a proposé deux nouveaux représentants de salariés pour cette instance. Ainsi, Jean-Marie Mangeot est nommé membre titulaire, succédant à Pierre-Yves Haugel, tandis que Julien...

Avis d’extension d’un avenants dans la CCN de la blanchisserie laverie

La ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles, envisage d’étendre, par avis publié le 24 septembre 2024, les dispositions de deux avenants du 21 octobre 2024 et d'un accord du 18 novembre 2024 relatifs à l'annexe « Ingénieurs et Cadres », à l'annexe « Employés, Techniciens et Agents de maîtrise » et aux modifications de certains articles de la convention, conclus dans le cadre de la convention collective nationale...

Avis d’extension d’un accord de méthode dans la CCN de l’industrie de la fabrication des ciments

La ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles, envisage d’étendre, par avis publié le 24 janvier 2025, les dispositions de l’accord de méthode du 20 décembre 2024 relatif à la négociation des dispositions relatives à la santé, à la sécurité et aux conditions de travail, conclu dans le cadre de la convention collective nationale de l’industrie de la fabrication des ciments (...