Le secteur aérien en grand danger en raison de la crise

Cet article provient du site du syndicat de salariés CFDT.

« Le transport aérien est toujours fragile en cas de crises géopolitiques, climatiques ou économiques mais il vit actuellement la plus grave récession de son existence », estime Raphaël Caccia, secrétaire général de l’Union fédérale aériens FGTE CFDT. Une situation dramatique et des scénarios de reprise de l’activité à l’étude pour éviter le crash total.  

« Beaucoup d’entreprises du secteur ne s’en relèveront pas. Il est de la responsabilité de l’État de soutenir le transport aérien qui représente 1,1 millions d’emplois directs et indirects, 2,5% du PIB et 100 milliards de contribution par an à l’économie française », rappelait l’Union fédérale des aériens FGTE CFDT dans un communiqué du 12 mars dernier. « Dès le début de la crise du coronavirus, des spéculateurs se tenaient en embuscade pour racheter les compagnies les plus en difficulté, Air France comprise !, explique-t-il. « Ce serait le pire des scénarios. Nous espérons que le gouvernement pourra garder la main sur la première compagnie aérienne française ». 

90% de salariés en activité partielle 

Depuis plusieurs jours, la quasi-totalité du personnel aérien est à l’arrêt. Seules les billetteries fonctionnent avec des salariés en télétravail. L’aéroport d’Orly qui relie la France aux autres pays d’Europe et aux Antilles fermera ses portes ce week-end (28 et 29 mars). Roissy maintient pour le moment 10% de son activité, exclusivement dédiée au rapatriement des Français à l’étranger qui veulent rentrer. Ils étaient environ 130 000 la semaine dernière. Dans une dizaine de jours tout au plus, ils seront de nouveau sur le sol français et Roissy fermera à son tour tous ses vols passagers. « En revanche, le fret explose », indique Raphaël Caccia. « L’activité cargo internationale fonctionne à plein régime pour alimenter le marché français ».  

Les mesures à l’étude 

L’UFA CFDT travaille déjà sur des scénarios de reprise des vols et modélise un redémarrage de l’activité entre huit et douze semaines après le passage en stade 3 de lutte contre la pandémie. Elle souhaite également négocier pour atténuer les pertes de salaires et aller au-delà des dispositions d’activité partielle et les reports de charges déjà annoncés. La crise a aussi remis en haut de la pile le débat sur le salaire des pilotes d’Air France (environ 5 000 salariés) « dont la rémunération relève d’un calcul très compliqué, corrélé à leurs heures de vol, soit un volume compris entre 75 et 80 heures par mois. Il n’existe pas pour eux de définition du temps de travail », précise Raphaël Caccia. Or, il va falloir impérativement arriver à déterminer un temps du travail afin de les indemniser ». L’UFA FGTE CFDT a fait des propositions il y a déjà longtemps afin d’estimer le temps d’une journée de travail et d’une journée de repos dans la branche. Une circulaire du gouvernement est attendue dans les jours prochains sur ce sujet. 

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