Les métiers de l’industrie sont en recul. Et ils perdent considérablement des emplois entre 1982 et 2014, rapporte l’Insee. Ce recul est lié aux progrès techniques qui ont réduit les besoins en main d’oeuvre, et à la concurrence internationale. Mais il est aussi à relier aux emplois souvent temporaires, chose que ne fait pas l’institut.
Force est de constater que l’industrie ne cesse de reculer. Depuis 1975, le nombre d’ouvriers est en déclin, et particulièrement les ouvriers non qualifiés. Sur le graphique ci-dessus, l’INSEE rapporte une baisse d’1,2 millions d’emplois en 32 ans. La faute à l’automatisation des postes, mais ce que ne dit pas l’institut, c’est que ce sont souvent des emplois temporaires.
Les fermetures de gros établissements en cause…
Avec le recul de l’industrie, les ouvriers non qualifiés occupent deux fois moins de postes. De 1982 à 2014, le nombre d’ouvriers non qualifiés diminue de 1,2 million. Le taux d’emplois métropolitains occupés par ces derniers passe de 15,6 % à 8,4% . Face à la concurrence internationale, la France délocalise ou automatise pour rester compétitif et optimiser sa production.
Les ateliers textiles ferment devant la poussée de l’activité dans les pays émergents et les usines automobiles sont automatisées ou délocalisées. C’est notamment le cas de l’entreprise DMC située dans le Haut-Rhin fermée en 2000, qui employait 1 500 personnes en 1982. De gros établissements automobiles ferment également comme l’historique usine Renault de Boulogne-Billancourt, dont le site a été vendu pour y accueillir des entreprises innovantes.
… mais aussi l’instabilité de l’emploi
Mais la baisse des ouvriers non qualifiés au fil des années est aussi la conséquence de l’instabilité de ces emplois. Rappelons le, ces emplois sont souvent temporaires. En 1995 déjà, un ouvrier non qualifié sur quatre occupait un contrat à durée limitée (intérim, apprentissage, CDD ou stage). 14% des ouvriers étaient dans ce cas cette même année. Et cela continue, puisque c’est l’intérim qui prédomine aujourd’hui chez les ouvriers du secteur industriel.
Le CDI chantier peut-il changer la donne ? Le gouvernement lutte pour son instauration quand l’opposition et les syndicats craignent une précarisation sans précédent de l’emploi. Cependant à l’heure de la course à la compétitivité, la généralisation de ce genre de contrat pourrait permettre de nouvelles embauches, et pourquoi pas, de relancer des secteurs en crise. Affaire à suivre…