Le recrutement s’effectue de plus en plus avec des plateformes en ligne sur internet auxquelles employeurs et candidats peuvent accéder facilement. Cette méthode de candidature et de recrutement s’est démocratisée avec le développement de l’informatique dès le début des années 2000. Une étude intéressante de la DARES vient d’ailleurs de paraître à ce sujet : elle a pour objet d’analyser les méthodes utilisées pour trouver le bon candidat.
Il en ressort qu’internet est, globalement, régulièrement utilisé par les employeurs. Toutefois, l’utilisation d’internet n’aboutit que rarement au recrutement d’un candidat.
Internet est largement utilisé pour recruter les cadres et les postes en CDI
D’après les données utilisées (qui datent de 2016), on voit que ce sont principalement les cadres qui sont recrutés par internet avec un taux d’utilisation de 63% par les employeurs. A l’inverse, pour le recrutement des ouvriers qualifiés, les employeurs ne recourent qu’à 48% à internet, et pour le recrutement des ouvriers non qualifiés, ce taux d’usage chute à 33%.
C’est dans le secteur de la construction que le recrutement se passe le plus des services d’internet avec un taux d’utilisation de seulement 30%. Dans le même temps, le secteur des services aux entreprises affiche une utilisation d’internet de 64% pour recruter les futurs salariés.
Si l’on observe les types de contrats pour lesquels les employeurs passent par internet pour recruter leurs salariés, ce sont les postes en CDI qui l’emportent avec 58% de taux d’utilisation d’internet. Les CDD de plus ou de moins de 3 mois affichent un taux de 46% à 47%.
Nous voyons que le recours à internet est très variable selon les types de profils recherchés et selon les offres d’emploi publiées. Pour un ouvrier non qualifié du bâtiment, c’est une approche physique, non dématérialisée, qui est utilisée, alors que pour les cadres du secteur des services, internet est utilisé dans près de deux tiers des cas.
Le recrutement par internet majoritairement utilisé pour diffuser les annonces
L’enseignement principal de l’étude reste qu’internet est un moyen simple et rapide de diffuser les offres d’emploi. Une annonce de recrutement sur deux est faite sur internet d’après l’étude de la DARES. De plus, lorsqu’un employeur utilise internet pour diffuser une annonce, il s’intéresse aussi aux candidatures reçues par d’autres canaux. Ainsi, 79% des recrutements qui utilisent internet donnent aussi lieu à l’examination des candidatures spontanées : ce taux est plus élevé que lorsque l’employeur n’utilise pas internet pour recruter.
Les employeurs préfèrent autant des sites internet tiers que Pôle emploi pour recruter
Bien que le dossier de la DARES mette en avant dans son sous-titre la prévalence du site de Pôle emploi pour la diffusion d’annonces de recrutement (30% des employeurs qui recrutent diffusent leur annonce sur Pôle emploi, contre 28% sur d’autres sites, le site de l’entreprise est à 20% et celui de l’Apec loin derrière à 5%), ce sont les sites internet tiers, comme Indeed, Cadremploi ou Monster, qui sont sur la première marche du podium tous usages confondus.
En effet, 32% des employeurs qui recrutent passent par ces sites internet tiers (qu’ils soient payants ou gratuits) pour diffuser une annonce et/ou consulter des profils de candidats. L’utilisation de Pôle emploi concernant cet usage global est en deuxième position à 31%.
Internet augmente le nombre de candidatures consultées mais permet rarement de recruter
Sans surprise, l’étude nous apprend que dès lors qu’internet est utilisé pour faire du recrutement, plus de 10 candidatures sont examinées dans 58% des recrutements. En revanche, si internet n’est pas mobilisé, dans un recrutement sur deux, c’est une seule candidature qui est regardée par l’employeur.
La DARES nous apprend cependant que l’utilisation d’internet ne permet pas nécessairement de recruter : seulement 21% des embauches sont le fruit de l’utilisation de la diffusion de l’annonce sur internet ou de la consultation de base de candidats en ligne. Les employeurs passent en réalité par beaucoup d’autres canaux qu’internet pour trouver leurs futurs salariés.