Le Medef donne des propositions pour maîtriser les dépenses liées aux arrêts maladies

Cette publication provient du site de l’organisation d’employeurs Medef

 

Le Gouvernement a envisagé cet été de ne plus rembourser une partie des arrêts de travail. Le MEDEF souhaite apporter un diagnostic sur la situation et des propositions de solution. 

Diagnostic : Certes les arrêts de travail ont augmenté de 19 % entre 2010 et 2017. Soit 1,1 milliard d’euros supplémentaires sur cette période. Mais, dans le même temps, les recettes des cotisations employeurs et salariés ont progressé de 31 % ; en pourcentage des cotisations perçues le coût des arrêts de travail a donc baissé.En effet, l’augmentation du nombre de personnes au travail explique en grande partie la progression des arrêts de travail sur cette période : plus il y a de personnes en emploi, plus il y a d’arrêts de travail. De plus, on constate un vieillissement de la population au travail – notamment lié au recul de l’âge de départ à la retraite. Les seniors ayant des arrêts maladie plus fréquents et plus longs.Par ailleurs, les arrêts de courte durée représentent seulement 4 % des dépenses d’indemnités journalières, soit environ 280 millions d’euros alors que les arrêts de longue durée (plus de 6 mois) représentent 44 %.Les entreprises privées sont des financeurs importants de ces dépenses et font des efforts importants en matière de prévention. Propositions : Le MEDEF avance plusieurs pistes d’actions afin de maîtriser ces dépenses. Actions à mettre en œuvre par l’assurance maladie Proposition n°1 : Clarifier le cadre juridique des arrêts de travail et renforcer le contrôle par la Caisse nationale d’assurance maladie de l’application stricte des obligations de l’assuré : délai de 48h, respect des heures de sortie autorisées, etc. Proposition n°2 : Renforcer la politique de maîtrise médicalisée en menant une action ciblée sur les plus importants prescripteurs et les salariés concernés par les arrêts courts et itératifs : contrôle systématique du médecin prescripteur et de l’assuré à partir du 4e arrêt prescrit. Proposition n°3 : Rendre plus efficient le dispositif de la contre-visite médicale à l’initiative de l’employeur, en simplifiant les modalités d’application du dispositif comme l’allongement du délai de transmission du rapport de contre-visite à l’Assurance maladie, la transmission par l’employeur ou par la société de contre-visite, la suspension automatique des IJ quand le rapport médical conclut à l’absence de justification de l’arrêt. Actions en direction des médecins Proposition n°4 : Déterminer un parcours de prescription unique dans lequel le médecin traitant serait le seul médecin pouvant prescrire un arrêt de travail (hors hospitalisation). En complément, renforcer le partage d’informations entre médecine de ville et médecine du travail. Proposition n°5 : Mieux accompagner les médecins par le développement et la diffusion de référentiels de durées d’arrêts définis par la Haute autorité de santé (HAS). Proposition n°6 : Encourager l’utilisation de l’avis d’arrêt de travail (AAT) dématérialisé afin d’améliorer la communication entre les acteurs. Action en direction des assurés Proposition n°7 : Améliorer la connaissance du système de santé et notamment de son coût auprès des assurés par l’envoi d’un relevé annuel par l’assurance maladie, à chaque assuré, du coût des actes médicaux et des indemnités journalières de Sécurité sociale « consommées » dans l’année. Actions en direction des entreprises Proposition n°8 : Repérage et accompagnement obligatoire des entreprises présentant un nombre d’arrêts de travail atypique, avec la mise en place d’une procédure dédiée de repérage des cas, d’accompagnement et d’évaluation des actions engagées par les entreprises. Proposition n°9 : Favoriser la prévention de la désinsertion professionnelle et le retour à l’emploi en simplifiant le recours aux dispositifs alternatifs à l’arrêt de travail, comme le temps partiel thérapeutique, et en faisant la promotion des bonnes pratiques. Proposition n°10 : Ouvrir la possibilité d’affecter une part de la cotisation de 2 % réservée au financement du haut degré de solidarité dans les régimes complémentaires vers des actions de prévention des arrêts de travail et de la désinsertion professionnelle. Pour Geoffroy Roux de Bézieux, président du MEDEF : « Nous ne réussirons pas à régler ce sujet par une simple mesure budgétaire, ni en mettant en cause les uns ou les autres. L’effort doit être collectif et partagé par toutes les parties prenantes. C’est le sens de nos propositions. » 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Travail temporaire dans les établissements publics : les plafonds de dépenses sont fixés

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe les plafonds des dépenses pour les missions de travail temporaire dans les établissements publics de santé et médico-sociaux. Le plafond est établi à 2 681 € par jour pour un médecin, odontologiste ou pharmacien. Pour les autres professions, il varie entre 54 € et 78 € de l’heure : 54 € pour un infirmier diplômé d’État, 73 € pour un infirmier de bloc ou anesthésiste, 56 € pour un manipulateur en...

Services de prévention et de santé au travail : la composition des dossiers d’agrément est mise à jour

Un arrêté paru au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe la nouvelle composition des dossiers de demande ou de renouvellement d’agrément des services de prévention et de santé au travail (SPST). Le texte distingue les pièces à fournir selon qu’il s’agit d’un service autonome, interentreprises ou chargé du suivi des travailleurs temporaires. Il précise notamment les informations relatives aux effectifs suivis, aux médecins et infirmiers recrutés ou à recruter, aux...

Comité national de l’organisation sanitaire et sociale : une nouvelle personnalité qualifiée est nommée

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, actualise la composition du Comité national de l’organisation sanitaire et sociale et désigne une nouvelle personnalité qualifiée. À la section sanitaire, siègent notamment :- la Fédération hospitalière de France (4 sièges) ;- les conférences des présidents de CME de CHU, de CH et de CHS (1 siège chacune) ;- la FEHAP (1 siège) et Unicancer (1 siège) ;- la Fédération de l’hospitalisation...

Une nouvelle nomination à l’inspection générale des affaires sociales

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui acte la nomination d’une nouvelle personne au sein de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS). À compter du 1er octobre 2025, Nadège Grataloup, actuellement directrice d’hôpital, occupera un emploi de groupe II des services d’inspection générale ou de contrôle. Sa nomination est prononcée pour une durée de cinq ans, avec une période probatoire de six mois. ...

Le conseil d’administration de la caisse de retraite de la RATP accueille de nouveaux membres

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui acte plusieurs nominations au sein du conseil d’administration de la caisse de retraites du personnel de la Régie autonome des transports parisiens (RATP). Sont nommés membres titulaires : Stéphane Bidaud, qui remplace Olivier Galle, et Elisabeth Correia, qui succède à Marc Galliot. Côté suppléants, Magaly Cleuet est désignée en remplacement de Stéphane Bidaud et...