Le licenciement pendant un arrêt de travail pour accident du travail ou maladie professionnelle doit-il être annulé ?

La possibilité de licencier un salarié en arrêt de travail pour un accident du travail ou une maladie professionnelle est très encadrée. La chambre sociale de la Cour de cassation a dernièrement apporté des précisions importantes sur ce sujet.

Rappelons avant toute chose que, en cas de maladie professionnelle ou d’accident du travail, le licenciement du salarié en arrêt ne peut avoir lieu que si celui-ci a commis une faute grave ou que le contrat ne peut pas être maintenu pour des raisons étrangères à l’accident ou à la maladie (voir l’article L. 1226-9 du code du travail). De plus, si un licenciement est tout de même prononcé, sans respecter ces dispositions légales, il est déclaré nul et le salarié doit être réintégré dans l’entreprise (voir l’article L. 1226-13 du code du travail). 

Le juge s’est appuyé sur ces deux articles de loi pour répondre à la question suivante : le licenciement d’un salarié en arrêt à cause d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle doit-il être annulé ? 

Le licenciement du salarié en arrêt de travail pour accident du travail est nul par principe

Dans l’affaire traitée par la Cour de cassation, un salarié en arrêt de travail pour accident du travail a vu son contrat de travail à durée déterminée rompu par son employeur. Alors même qu’il a obtenu la requalification de son CDD en CDI par la cour d’appel, il reproche à cette dernière d’avoir dit que son licenciement était sans cause réelle et sérieuse. Par cette décision, la cour d’appel a donc reconnu que le licenciement existait mais n’était pas réalisé en conformité avec la loi. 

C’est précisément sur l’existence même du licenciement que la Cour de cassation a dû se prononcer. Sans hésitation, le juge se fonde sur les deux articles du code du travail que nous avons présentés en introduction. Le fait que le salarié était en arrêt de travail pour accident du travail au moment de son licenciement entraine la nullité dudit licenciement. La cour d’appel a donc commis une erreur de droit en considérant qu’il s’agissait d’une rupture sans cause réelle et sérieuse. 

Le principe est clairement réaffirmé par la Cour de cassation : tout licenciement d’un salarié en arrêt de travail pour accident du travail ou maladie professionnelle doit être déclaré nul, sauf si l’une des deux exceptions (faute grave du salarié ou impossibilité de maintien du contrat) est vérifiée. 

 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Nouvelle composition du Conseil d’administration de l’INTEFP

La ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles a procédé à la nomination de nouveaux membres au sein du Conseil d’administration de l’Institut national du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle (INTEFP), par un arrêté pris en date du 3 mars 2025. Parmi eux, six représentants de la ministre du travail siègent en tant que membres de droit. Il s'agit de la secrétaire générale des ministères chargés des affaires sociales,...
Lire plus

Les accords CCN en PDF sont tous dans la nouvelle bibliothèque Tripalio

Une toute nouvelle bibliothèque d'accords signés dans les conventions collectives nationales (CCN) au format PDF est maintenant accessible sur Tripalio. Plus besoin d'aller fouiller dans les bases de Légifrance ! Tous les textes officiellement mis en ligne sont désormais consultables et téléchargeables depuis notre base de données. La bibliothèque d'accords CCN de Tripalio est facilement...

La Commission professionnelle consultative « Commerce » accueille de nouveaux membres

Le Journal officiel du 9 mars 2025 publie un arrêté de la ministre du travail, de la santé, des Solidarités et des familles, daté du 18 février 2025, actant la nomination des nouveaux membres de la Commission professionnelle consultative (CPC) « Commerce » pour un mandat de 5 ans. L’arrêté du 18 février 2025 précise la désignation des représentants des organisations syndicales de salariés, des organisations professionnelles d’employeurs, ainsi que des...

Nomination au Conseil d’orientation de l’Ucanss

Par arrêté du 3 mars 2025, publié le 9 mars 2025 au JO, la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles a nommé un membre titulaire au sein du Conseil d’orientation de l’Union des caisses nationales de Sécurité sociale (Ucanss). Désignée par l’Union des entreprises de proximité (U2P), Corine Postel est nommée membre titulaire en tant que représentante des employeurs. Elle succède ainsi à Agnès Hautin. Retrouvez l'arrêté...