L’inauguration de la maison de Santé à Châlus (Haute-Vienne), était l’occasion pour le Premier ministre Edouard Philippe, accompagné d’Agnès Buzyn, de présenter le plan du gouvernement pour l’accès aux soins dans les territoires français. Ce dernier est organisé autour du renforcement des soins pour les patients, une meilleure organisation des professions de santé, la révolution numérique ainsi que la construction de projets et l’innovation.
50 000 euros pour l’installation d’un médecin en zone difficile d’accès aux soins
Une chose est sûre, Edouard Philippe est honnête sur le sujet. Il admet que dans certains endroits, des actes pourtant simples comme obtenir rapidement un rendez-vous chez le médecin, peuvent se révéler compliqués au vu de l’offre qui n’est pas adaptée à la demande. Le plan gouvernemental prévoit des aides de 50 000 euros sur 3 ans pour l’installation d’un médecin dans une zone difficile d’accès aux soins. Aujourd’hui, plus de 18 000 médecins retraités continuent d’exercer et de bénéficier du cumul emploi/retraite. Ce chiffre devrait augmenter sensiblement pour atteindre les 35 000 en 2025, en raison de la hausse du plafond pour la dispense de cotisation au régime Prestation Complémentaire Vieillesse, qui passerait de 11 500 à 40 000 euros. Le développement de nouvelles formations est aussi abordé, pour que les professionnels acquièrent de nouvelles compétences.
La révolution numérique se clarifie
La télémédecine, vue comme une solution pour favoriser l’accès aux soins sur l’ensemble du territoire, se précise nettement. Le gouvernement prévoit de l’inscrire dans le droit commun à partir de 2018. C’est aussi l’année où elle sera présente dans la loi de financement pour la sécurité sociale. Des négociations entre les médecins et l’Assurance maladie permettront de fixer son prix. Les établissements de santé seront équipés du matériel permettant la télémédecine. La priorité est d’équiper les EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) d’ici 2020.
Mieux organiser les professions de santé
Le travail en équipe entre les professionnels de santé doit être renforcé. Cela permet au patient d’avoir un meilleur suivi et de faciliter son accès aux soins (médecins traitants avec kinés, psychologues, etc.). Les agences régionales de santé sont sollicitées pour garantir l’accès aux soins non programmés, c’est-à-dire éviter aux patients de se rendre aux urgences hospitalières pour des soins pouvant être effectués par un médecin généraliste. cette initiative participe aussi à favoriser le désengorgement des urgences hospitalières.
Favoriser la construction de projets et l’innovation
Les acteurs de santé sont encouragés à co-construire un projet régional de santé pour l’aménagement des territoires, en travaillant avec les institutions, les élus des territoires mais aussi les usagers. Un accompagnement pour chaque territoire sera mis en place, avec un comité d’évaluation et l’augmentation des crédits FIR (fonds d’intervention régional), qui finance des actions et des expérimentations validées par les agences régionales de santé. 10 millions d’euros supplémentaires leurs seront alloués dès 2018 pour soutenir les projets.