Cet article provient du site du syndicat FO.
Le Parlement européen a ratifié, à Strasbourg, le 15 février, le controversé Accord économique et commercial global avec le Canada (AECG), plus connu sous le nom de Ceta, en dépit de sa contestation dans nombre de pays de l’Union européenne. L’occasion pour la presse de se repencher sur cet accord de libre-échange.
Libération Le Parlement européen a approuvé le Ceta, accord de libre-échange entre l’UE et le Canada abondamment critiqué par la plupart des candidats à la présidentielle (exception faite d’Emmanuel Macron). Le texte a été adopté par 408 voix contre 254. Et 33 abstentions.
Le Monde Le Ceta (Comprehensive Economic and Trade Agreement) a été ratifié à une large majorité ce mercredi 15 février au Parlement européen. Le nombre de députés européens étant théoriquement de 751, ce n’est pas non plus un triomphe. Ce traité, souvent comparé à un Tafta 2 suscite de nombreuses inquiétudes. Avant un passage par tous les Parlements nationaux et régionaux de l’Europe, soit 38 Parlements, le vote d’aujourd’hui ouvre toutefois la voie à l’application provisoire du texte, prévue dès le mois d’avril. On ne sait jamais avec le temps en avril, une canadienne serait peut-être de mise.
Les Dernières Nouvelles d’Alsace Les eurodéputés de droite, ainsi que les libéraux et la plupart des socialistes étaient favorables au texte, tandis que les Verts, l’extrême gauche, l’extrême droite et certains socialistes s’y sont opposés. Environ 700 personnes, selon la police, ont manifesté dans Strasbourg contre le Ceta, jusqu’au Parlement européen. Dès mercredi matin, plusieurs dizaines d’autres avaient bloqué en se couchant par terre l’entrée du Parlement. Mais passer par-dessus les manifestations peut être une question d’habitude.
L’Obs Les détracteurs du Ceta le jugent antidémocratique, trop favorable aux multinationales, léger sur l’environnement ou encore dangereux pour l’agriculture. A quelle sauce seront nous mangés et mangerons nous à la sauce canadienne ? C’est normal que les gens s’inquiètent de l’environnement, de la nourriture qu’ils donnent à leurs enfants, de la sécurité. Mais il y a certains mythes qui survivent sur ces thèmes-là, leur a répondu la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, de toute la hauteur de son immense compréhension. Parmi les principales cibles des critiques, les tribunaux arbitraux amenés à être mis en place une fois que le traité aura été définitivement approuvé. Ces juridictions pourront être saisies par une entreprise afin de demander réparation à un État ayant pris une réglementation contraire à ses intérêts. Au nom du principe vice public, vertu privée ?
L’Usine Nouvelle Une vertu véloce : Sans attendre le feu vert des Parlements nationaux, le Ceta devrait malgré tout rapidement entrer en application. Mais il ne le sera que de façon provisoire et partielle. Les dispositions concernant les barrières douanières et la reconnaissance des appellations géographiques par exemple seraient ainsi appliquées dès les prochains mois. En revanche, les mesures de protection des investissements et surtout la question très sensible de l’arbitrage ne sont pas concernées et ne seront pas appliqués tant que tous les États-membres ne l’auront pas validé. A priori, le véto d’un des 28 États-membres remettrait tout en cause. A priori.
Marianne Une vertu qui ne cache pas sa joie : un argumentaire du gouvernement français se félicite que cette procédure permette de ne pas avoir à attendre que toutes les procédures de ratification nationales, qui s’étalent sur plusieurs années, soient achevées pour bénéficier des effets économiques de l’accord (sic !) Le temps économique et le temps démocratique ne font décidément pas bon ménage pour certains… Qui en ferait bien l’économie.