Comme ceci arrive encore parfois, le conseil d’administration de la caisse nationale des allocations familiales (CNAF) qui s’est tenu le 4 octobre dernier a donné lieu à des discussions animées et à un vote qui fait parler de lui. Priés, comme leurs homologues des autres caisses nationales de Sécurité sociale, de débattre du PLFSS 2018 et de donner leur avis à son endroit, les administrateurs de la CNAF ont majoritairement estimé qu’il méritait d’être rejeté.
Ce vote défavorable s’explique notamment par le fait que la majorité des administrateurs de la CNAF ne digère pas les 500 millions d’euros d’économies qui sont demandés à la branche famille de la Sécurité sociale. Ces économies auront, entre autres, pour conséquence de remettre en cause l’organisation actuelle du système de l’allocation de base de la prestation d’accueil du jeune enfant (la PAJE, l’allocation pour la garde des jeunes enfants).
Le détail des votes amène quelques commentaires. Les treize administrateurs patronaux se sont prononcés pour le PLFSS 2018. Certains en déduiront que les dirigeants du patronat français n’ont jamais dû faire face à de grandes difficultés en matière de garde d’enfants, tandis que d’autres noteront que l’aile chrétienne du patronat est définitivement morte. La CGT, la CFDT, FO, la CFE-CGC, l’UNAF ainsi qu’une personnalité qualifiée ont voté contre le PLFSS, signifiant décidément que la politique actuelle du gouvernement ne leur convient pas.
Enfin, on relèvera non sans surprise que, telle Ponce Pilate face à la foule en délire, la CFTC de Jean-Louis Deroussen, le président de la CNAF, s’est contentée de prendre acte du PLFSS.