Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat de salariés Unsa.
En 2014, l’UNSA a émis un avis favorable à la mise en place de la PreParE (prestation partagée d’éducation de l’enfant) portée par la loi sur l’égalité réelle entre les hommes et femmes. Cette prestation avait pour double objectif d’encourager le recours des pères au congé parental et de permettre aux femmes de ne pas s’éloigner trop du marché du travail contribuant ainsi à la réduction des inégalités professionnelles liées à l’arrivée d’un enfant. Pour l’UNSA, cette réforme n’a pas démontré sa pertinence. D’autres mesures sont nécessaires pour la rendre attractive.
La dernière étude d’Hélène Périvier (OFCE) confirme celles diligentées par le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge les années précédentes.
Alors que l’objectif fixé en 2015 était de 25 %, le recours des pères au congé parental est de moins de 1% aujourd’hui. La réforme est donc loin d’avoir atteint son objectif principal et n’a pas d’effet direct sur la répartition des rôles parentaux. La faible indemnisation est le principal frein mais il n’est pas le seul car même les pères travaillant à temps partiel ne demandent pas cette allocation. Trop souvent le congé parental est considéré comme l’affaire des femmes.
Pour créer une dynamique positive, l ’UNSA considère qu’il est nécessaire de mieux informer, changer le regard sur le partage des tâches parentales ainsi et augmenter le niveau de cette prestation comme dans les pays nordiques.
En revanche, le second objectif qui visait à ne pas éloigner trop longtemps la mère de son activité professionnelle semble atteint puisque les femmes, en emploi au moment de l’arrivée de l’enfant, y sont retournées plus rapidement. Demeurent encore des difficultés pour les plus précaires qui ont recours de façon plus importante à l’assurance chômage et pour qui la question de l’insertion professionnelle est toujours préoccupante surtout avec des enfants en bas âge.
L’UNSA estime nécessaire d’anticiper le retour à l’emploi en renforçant l’accompagnement social et professionnel des mères de jeunes enfants au RSA pour favoriser leur sortie durable de la pauvreté.