Le burn-out : ce mal français qui explose en 2018

Après AG2R La Mondiale, Malakoff Médéric et Pro BTP, Apicil confirme à son tour l’envolée des arrêts de travail, notamment de ceux de cadres à hauts revenus, pour des durées d’arrêt de travail longues, de nombreux cas de burn-out. Face à cette hausse des arrêts de travail, la rentabilité de l’assureur s’est donc érodée en 2018, la baisse est significative de -7%.

 

Rentabilité érodée en 2018

Le groupe mutualiste de protection sociale Apicil a vu sa rentabilité érodée en 2018 par l’envolée des arrêts de travail, a annoncé lundi sa direction devant la presse. Les diverses entités composant le numéro quatre français – après AG2R La Mondiale, Malakoff Médéric et Pro BTP – ont dégagé l’an dernier un bénéfice net combiné de 37,8 millions d’euros, en baisse de 7,4% sur celui de 2017. 

« Cela fait quatre ou cinq ans que l’on produit autour de 40 millions de résultat net par an », a commenté le directeur général Philippe Barret, en qualifiant cette performance de « modeste » car correspondant à une rentabilité des fonds propres de 3,4%. Comme tous les acteurs du secteur, le groupe lyonnais a souffert de l’envolée des arrêts de travail qu’il indemnise aux entreprises adhérentes. Cette activité a été déficitaire l’an dernier à elle seule de 88 millions d’euros. 

Envolée des arrêts de travail pour burn-out

« Il y a de plus en plus d’arrêts de travail. Des arrêts de travail aussi plus longs et plus coûteux », car concernant des salariés à haut revenu, notamment pour des cas de « burn out », a expliqué Thomas Perrin, directeur général adjoint « Santé-prévoyance ». Apicil a donc entrepris de renégocier ses contrats avec ses entreprises clientes pour les « rééquilibrer », en augmentant ses tarifs, réduisant ses prestations ou un mélange des deux, a ajouté M. Perrin. 

La collecte des sociétés du groupe a progressé l’an dernier de 1,7% pour atteindre 4,2 milliards d’euros, après +6,0% en 2017. Apicil a encaissé 1,6 milliard d’euros dans son activité « retraites complémentaires » (+0,5%), 1,3 milliard en santé-prévoyance (-1,5%) et 1,2 milliard en épargne et services financiers (+7,2%). 

En santé-prévoyance, le « coup d’accélérateur » attendu en 2018 devrait finalement intervenir cette année, a indiqué M. Barret, qui table sur une hausse de 5%. Et ce malgré la perte du contrat avec Casino et la désaffiliation de la mutuelle Miel, historiquement liée au distributeur, qui devrait amputer l’activité de 40 millions d’euros cette année et de 60 millions l’année suivante. « Ces 40 millions seront très largement compensés par la croissance endogène » cette année, a assuré M. Perrin. 

Apicil a notamment gagné la moitié du contrat de branche du travail temporaire, qui représente un montant total de l’ordre de 140 millions d’euros par an. Le groupe va aussi bénéficier de l’acquisition, effective depuis le début de l’année, du gestionnaire d’actifs luxembourgeois One Life. Avec quelque 150 collaborateurs, ce dernier encaisse pour 500 millions d’euros de primes et gère 5,4 milliards d’euros d’actifs. « Nous devrions ainsi avoisiner les 3 milliards d’euros de cotisations en assurance de personnes », a pronostiqué M. Barret. 

Le groupe, dont les effectifs sont actuellement dispersés entre Caluire-et-Cuire et Lyon-Vaise, envisage de les regrouper sur un site unique dans le quartier d’affaires de la Part-Dieu, où il recherche 20.000 mètres carrés. 

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