L’accompagnement des salariés en insertion est-il utile ?

Les salariés en insertion dans le marché du travail sont nombreux à faire l’objet d’un accompagnement. Cet accompagnement est fait par des structures d’insertion par l’activité économique (SIAE) qui sont spécialisées dans ce domaine. Les agents de la Dares, le service statistique du ministère du travail, ont cherché à savoir quel est l’impact de cet accompagnement sur la situation professionnelle des salariés en insertion. 

 

Bien que le document soit très technique et difficile à comprendre pour les non-initiés aux probabilités, on peut en tirer un enseignement principal : on ne peut pas savoir, avec des chiffres clairs, que l’accompagnement est bénéfique pour le retour à l’emploi des salariés en insertion mais on peut le supposer au regard des probabilités. 

 

L’utilité de l’accompagnement des salariés en insertion difficile à chiffrer

L’étude proposée par la Dares est basée sur les données issues d’une enquête de 2012. Les auteurs du document admettent que les informations à étudier sont légion mais que toute l’étude repose sur des probabilités. On peut déjà mettre en exergue les facteurs qui augmentent la probabilité que les salariés en insertion soient accompagnés dans leur retour à l’emploi. 

Le premier facteur donné par l’étude est le niveau de diplôme. Plus un individu est diplômé, et plus ses chances de bénéficier d’un accompagnement, quel qu’il soit, sont élevées. En revanche, les salariés en insertion qui sont peu ou pas diplômés (niveau inférieur au CAP) sont plus souvent laissés de côté par les structures d’accompagnement. L’étude explique cela par le fait que les salariés diplômés ne sont pas formés pour les emplois proposés dans le cadre des SIAE, soit… 

D’autres personnes, comme les salariés les plus âgés ont moins de chances d’être accompagnées. Cependant, les SIAE auraient tendance à favoriser les salariés en insertion qui bénéficient de minima sociaux et qui rencontrent des difficultés sociales. 

Notons que l’étude fait aussi référence aux employeurs dans l’impact de l’accompagnement des salariés en insertion. Ainsi, certains secteurs, comme le commerce et la réparation automobile, sont plus prompts à proposer des accompagnements variés à leurs salariés. Inversement, d’autres secteurs, comme celui des déchets ou celui des espaces verts accueillent des salariés en insertion mais proposent moins souvent des accompagnements variés. 

 

L’accompagnement augmenterait le taux d’insertion professionnelle

D’après les résultats du document, les salariés en insertion qui ont reçu un accompagnement, quel que soit son type, ont eu plus de chances d’occuper un emploi in fine que les autres salariés en insertion. Par ailleurs, cet accompagnement augmenterait aussi les probabilités pour les salariés suivis de poursuivre une formation. 

Il ressort aussi de l’étude que les salariés en insertion qui ont été accompagnés ont globalement ressenti l’impression d’avoir “acquis de nouvelles compétences” et ont “la satisfaction à l’égard du passage par la structure“. L’accompagnement a donc un rôle psychologique autant que matériel sur les salariés en insertion. 

Les auteurs rappellent régulièrement que tous les raisonnements sont établis à partir d’estimations et de probabilités. Leur conclusion globale reste positive et annonce une augmentation de la probabilité d’occuper un emploi pour tous les salariés en insertion qui ont bénéficié d’un accompagnement. L’un des points noirs de l’étude est que les résultats produits ne concernent que l’impact à court terme de l’accompagnement. Les auteurs regrettent cela car ils pensent que des données sur le long terme permettraient d’avoir une vision plus profonde de l’impact des SIAE sur la situation professionnelle des salariés en insertion. 

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