La généralisation de la complémentaire santé échoue-t-elle à cause des limites techniques du marché?

Il est de bon ton, aujourd’hui, de proclamer que la généralisation de la complémentaire santé a échoué, notamment parce qu’1% seulement des salariés du privé est désormais couvert là où ils ne l’étaient pas auparavant. Cette affirmation, qui tient plus de la légende urbaine que de la réalité, méconnaît les raisons pour lesquelles la généralisation fut inventée. Nous y reviendrons demain. 

Une raison plus pratico-pratique peut toutefois expliquer le sentiment d’un échec relatif de la généralisation: la difficulté (orchestrée par les “partenaires sociaux” au demeurant, qui souhaitent favoriser les groupes paritaires) de proposer aux branches des offres adaptées aux prescriptions conventionnelles. 

Les obstacles techniques aux offres dédiées

Actuellement, l’invention d’une offre dédiée à une branche suppose un investissement technique important de la part des assureurs. La conception d’une offre dédiée suppose en effet de bien maîtriser les obligations conventionnelles afférentes à la branche, pour y proposer une offre pertinente. Ces opérations reposent souvent sur la connaissance que la direction juridique a des obligations conventionnelles et sur l’implication des directions marketing.  

Compte tenu des faibles marges de profit à espérer dans une branche donnée, les assureurs réfléchissent de plus en plus à des offres dédiées à plusieurs branches. Ces offres se heurtent toutefois à un obstacle technique coûteux: la difficulté de maîtriser les obligations conventionnelles pour dresser les scénarios de garantie les plus adaptés à un groupe de branches donné.  

Ceux qui se collent à cet exercice doivent attendre qu’un fastidieux travail commun entre juristes et marketers se réalisent pour dégager des contrats opérationnels et compétitifs pour un groupe de branches donné.  

La numérisation du marché devrait lever ces obstacles

On le voit: c’est l’absence de numérisation du marché qui crée un obstacle aujourd’hui à l’émergence d’offres rentables et juridiquement conformes à plusieurs branches. Avec le temps, ces obstacles devraient être levés. Les amateurs du genre n’hésiteront pas à utiliser le Tripagen Pro, par exemple, pour gagner en productivité dans la conception d’une stochastique d’offres sur le marché…. 

 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

Les accords CCN en PDF sont tous dans la nouvelle bibliothèque Tripalio

Une toute nouvelle bibliothèque d'accords signés dans les conventions collectives nationales (CCN) au format PDF est maintenant accessible sur Tripalio. Plus besoin d'aller fouiller dans les bases de Légifrance ! Tous les textes officiellement mis en ligne sont désormais consultables et téléchargeables depuis notre base de données. La bibliothèque d'accords CCN de Tripalio est facilement...
Lire plus

Dépenses de soins : les ripostes des opticiens et audioprothésistes aux propos d’Eric Chenut

Les récentes propositions d'Eric Chenut (président de la Mutualité française) pour réduire les dépenses de soins ont rapidement généré des réactions épidermiques parmi les professionnels concernés. Premiers visés, les opticiens et les audioprothésistes ont marqué leur opposition avec plus ou moins de virulence comme nous allons le voir. ...

Covéa affiche un résultat net et un ratio de solvabilité en baisse en 2024

Le groupe mutualiste Covéa, qui réunit MMA, Maaf, GMF et le réassureur PartnerRe, a publié ses résultats 2024. Le groupe affiche un chiffre d’affaires en hausse de 3,6 % en 2024, avec 27,7 milliards d’euros de primes acquises, contre 26,8 milliards d’euros en 2023​. Pourtant, le groupe enregistre une baisse de son résultat net ainsi que de son ratio de solvabilité. ...