Chaque année, entre 150 000 et 200 000 personnes ont accès aux soins palliatifs. Cependant, une part encore trop importante de ces patients n’ont pas accès à des soins palliatifs à domicile, alors que les études montrent que 85% d’entre eux souhaitent rester chez eux. De premières avancées ont eu lieu en 2016 et 2017 pour améliorer l’offre dans le plan triennal annoncé par Marisol Touraine. Cette année, nous entrons donc dans la dernière ligne droite de ce programme.
Face aux inégalités d’accès, il fallait complètement revoir l’offre soins palliatifs sur le territoire. Pour cela, la campagne menée par le gouvernement avait deux objectifs majeurs : remettre le patient au centre du processus, tout en développant l’offre à domicile. Le plan national “Soins Palliatifs 2015-2018” s’est organisé selon quatre axes.
Replacer le patient au coeur des décisions
Si le public affirme majoritairement être favorable aux soins palliatifs, on observe aussi une certaine méconnaissance face à ces derniers. Ainsi, d’après une étude IFOP de 2016 rendue publique par la fondation Andréa, 62% des interrogés n’ont “jamais entendu parler de la Loi Claeys-Leonetti du 2 février 2016 sur la fin de vie”. Pour pallier cette problématique, la décision a été prise de fusionner le Centre national de ressources en soins palliatifs et l’Observatoire national de la fin de vie, en créant un centre national dédié aux soins palliatifs et à la fin de vie, qui développe des campagnes de communication.
Développer les prises en charge au domicile
Là encore, la relation entre l’offre et la demande n’est pas à l’équilibre. 85% des personnes concernées par la question des soins palliatifs souhaitent terminer leur vie à domicile, ou éventuellement en EHPAD. Marisol Touraine a choisi de créer 30 nouvelles équipes de soins à domicile dès 2016 afin de renforcer le maillage des soins sur le territoire. L’Agence Technique de l’Information sur l’Hospitalisation a recensé en 2015, 30 000 patients en soins palliatifs à domicile soit 25% du total des journées d’hospitalisation à domicile.
Accroître les compétences des professionnels et des acteurs concernés
Dans son communiqué, Marisol Touraine affirmait que “ tous les professionnels me le disent sur le terrain : la formation en soins palliatifs existe, mais elle est disparate, épisodique, trop centrée sur le volet sanitaire. Des modules, des séminaires, des conférences, sont évidemment accessibles, mais ils ne donnent pas suffisamment lieu à l’échange, au dialogue, à la confrontation des points de vue. ” Depuis 2016, des DU sont possibles en soins palliatifs et continus de même que des formations pour les professionnels de santé sont disponibles.
Réduire les inégalités d’accès aux soins palliatifs
Enfin, le grand chantier est celui de l’organisation et de la répartition des soins palliatifs en France. La Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs met en évidence que l’offre est trop disparate suivant les régions. Si globalement les Hauts-de-France sont plutôt bien pourvus dans tous les types d’établissements pour les soins continus, c’est loin d’être le cas en Nouvelle-Aquitaine. Le but est d’atteindre un minimum d’1 lit pour 100 000 patients.