La fédération française des télécoms (FFT) a décidé de quitter le MEDEF. Que l’on se rassure : aucun désaccord idéologique n’est à l’origine de cette séparation. Plus prosaïquement, la FFT n’avait plus assez d’argent pour payer sa cotisation à la principale confédération patronale française. Le départ de Free, en 2009, avait déjà affaibli les finances de la fédération. Plus récemment, la ristourne obtenue par Numericable sur sa cotisation FFT a conduit à une nouvelle et conséquente baisse du budget fédéral. La FFT, qui a dû licencier la moitié de ses collaborateurs, ne pouvait plus s’offrir le luxe d’une représentation au MEDEF. Les esprits chagrins noteront qu’on entend plus souvent Pierre Gattaz critiquer les prélèvements obligatoires que le coût de l’adhésion au MEDEF.
Bon seigneur, ce dernier assure que le plus dérangeant pour lui, dans cette situation, n’est pas le manque à gagner financier – la FFT comptait parmi ses quinze plus gros contributeurs… – mais le fait que les télécoms ne pourront plus participer à ses instances et aux prises de décisions. Les responsables du MEDEF prévoient d’ailleurs de continuer à inviter les responsables de la FFT à donner leur avis sur certains sujets intéressant le secteur, comme l’avenir de l’économie numérique. Une manière de ne pas rompre les liens avec la FFT, amenée à réintégrer le giron confédéral lorsque ses finances le lui permettront. En attendant, les télécoms ne pourront plus compter que sur l’Unétel, la branche sociale de leur représentation, pour se faire entendre Avenue Bosquet.