Hier, Pierre Gattaz s’est répandu sur Europe 1 pour soutenir que le programme du Front National était “absurde” et pour revendiquer une “libération” du marché du travail par de “vraies réformes”. Il a en particulier revendiqué la mise en place de contrats de travail sécurisés.
Alors que, la semaine précédente, le MEDEF avait reporté (à aujourd’hui) une séance de négociation sur les “droits rechargeables” des chômeurs en suscitant un tollé syndical (le MEDEF refusant de transmettre les simulations qu’il avait demandées), cette communication très va-t-en-guerre du gouvernement ne manque pas de surprendre. Après l’échec de la négociation sur la modernisation du dialogue social et la manifeste incapacité du MEDEF à faire passer des mesures impopulaires sur la question des retraites complémentaires, l’injonction faite au gouvernement d’agir est quand même une façon de scier la planche sur laquelle le patronat est assis. Rien n’empêche en effet le MEDEF de prendre l’initiative de négocier les sujets dont il demande au gouvernement de s’emparer!
Pour être exact, dans l’hypothèse où le gouvernement voudrait légiférer sur une nouvelle réforme du marché du travail, le bon sens voudrait qu’il en saisisse les partenaires sociaux au préalable. Que le représentant patronal demande à l’Etat d’agir directement ne manque donc pas de piquant. Cette revendication a tout d’une démission et d’un appel au “papa-Etat” en bonne et due forme.