La CGT vent-debout contre le contenu du droit à l’erreur

Cet article provient du site du syndicat de salariés CGT.

Le ministère du Travail a présenté ce 27 novembre un projet de loi « pour un État au service d’une société de confiance », dit « droit à l’erreur », qui a fait bondir le syndicat des travailleurs de l’État et de la fonction publique (CGT-TEFP). Présenté dans les médias comme un texte de loi cherchant à simplifier les relations entre les administrés et l’État, ce projet vise en fait « à protéger les intérêts de ceux qui sont coutumiers » des erreurs de déclaration vis-à-vis des pouvoirs publics : contribuables fortunés et employeurs. « Nous nous étonnons que des règles aussi simples que le Smic ou la durée maximale de travail quotidienne figurent dès lors dans la liste des infractions concernées par le « droit à l’erreur ». Nous pointons également la curiosité statistique que révèlent les contrôles de l’inspection du travail : les erreurs dans le décompte de la durée du travail ou dans le respect des minima salariaux ne se font jamais en faveur des salariés », pointe le CGT-TEFP. 

La communication gouvernementale fait aussi montre d’une ignorance crasse quant à l’activité réelle des services de l’État, rappelle le syndicat. En effet, les erreurs relevées aboutissement rarement à des sanctions : « S’agissant de l’activité de l’Inspection du travail, 98 % des suites données aux contrôles sont des avertissements sous forme de lettre d’observation. L’agent n’a malheureusement pas le pouvoir de notifier quelque amende que ce soit, il ne peut que les suggérer au procureur de la République — qui classe bien trop souvent la procédure sans suite — ou à sa propre hiérarchie. » La mise en œuvre de sanctions pénales fait suite à plusieurs rappels à la loi, hormis les cas d’accidents graves et mortels. Et de se poser la question : « Pourquoi inciter les directeurs régionaux à infliger un avertissement plutôt qu’une amende, si ce n’est pour ménager une énième porte de sortie aux employeurs qui ont choisi d’ignorer la réglementation ? » 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Un premier avenant intéressant pour la PSC du ministère de l’Intérieur

Un an après la signature de l’accord ministériel du 16 mai 2024 sur la protection sociale complémentaire (PSC) des agents du ministère de l’Intérieur et des outre-mer, un premier avenant est venu, le 12 mars 2025, en corriger plusieurs aspects. Publié au Journal officiel d'aujourd'hui, ce texte modifie la structure des bénéficiaires, ajuste un article sur la gouvernance et corrige une rédaction ambiguë sur les ayants droit. La principale évolution porte sur...

Budget 2025 : plus de 33 milliards d’euros alloués aux établissements médico-sociaux par la CNSA

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe pour l’année 2025 l’objectif de dépenses et le montant total annuel des financements alloués aux établissements et services médico-sociaux relevant de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). L’objectif de dépenses est établi à 33 248,30 Md€ pour l’ensemble du secteur. Ce montant se répartit entre 17 538,87 Md€ pour les établissements et services accueillant des personnes âgées...

Dotations médico-sociales 2025 : 32,55 Md€ répartis entre les régions par la CNSA

Par décision du 2 juin 2025, publiée au Journal officiel d'aujourd'hui, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a fixé les dotations régionales limitatives applicables aux établissements et services médico-sociaux pour l’année 2025. Ces dotations, réparties par Agence régionale de santé (ARS), concernent à la fois les structures accueillant des personnes âgées et celles destinées aux personnes en situation de handicap. Le montant total...