Cet article provient du site du syndicat CGT.
La Maire de Paris a supprimé en catimini le jour de congés aux femmes mères. Comme la ville l’explicite dans sa délibération : “La jurisprudence récente considère que l’octroi d’un jour de congé aux seules mères de famille va à l’encontre du principe d’égalité femme/homme”. La CGT des Services Publics Parisiens tire la sonnette d’alarme et appelait à la grève le 3 juillet, appel unitaire de l’intersyndicale CFDT – CFTC – CGT – FO – SUPAP FSU – UCP – UNSA.
Malgré la mobilisation (manifestation, grève le 3 juillet d’environ 2000 agents employés à la Mairie de Paris, réseaux sociaux et les 9341 signatures de la pétition), la Maire de Paris a fait adopter par le Conseil de Paris la suppression de ce droit institué en 1976 permettant de compenser tant de retards et d’obstacles à l’égalité femmes/hommes. La mesure doit prendre effet au 1er janvier 2018.
Même si cette journée de congés comporte un caractère discriminatoire par rapport aux autres femmes et aux hommes, la CGT des Services Publics Parisiens dénonce le fait qu’une des premières mesures pour l’égalité de la Mairie de Paris soit la suppression d’un jour qui touche une grande partie des femmes. Cela a pour résultat d’augmenter le temps de travail de beaucoup de femmes dès janvier 2018 ! Un comble pour celles qui trop souvent vivent une double journée de travail (cf à ce titre la campagne Vie de Mèrelancée par l’UGICT-CGT).
La Ville de Paris commence par la suppression de ce jour, mais ensuite ce sont bien tous les jours de congés qui sont dans le viseur : CA, RTT, RC, etc. Ce sont tous les cycles de travail qui seront concernés ! Emmanuel Grégoire, adjoint à la Maire de Paris, l’a d’ailleurs confirmé, évoquant le rapport Laurent sur le temps de travail dans la fonction publique et en parlant du gouvernement : « Ils vont taper très fort ». La municipalité se fait donc le relais de la politique gouvernementale ! Dans le même temps, la Ville de Paris commence à vouloir imposer des jours de congés sur des ponts fériés.
Si la Ville voulait vraiment faire l’égalité, les agent-es auraient pu attendre comme premières mesures en matière d’égalité femmes hommes :
1. Un plan de suppression des 8 % des inégalités salariales entre les hommes et les femmes
2. Un plan de titularisation à 100 % car les précaires sont à 77 % des femmes et l’augmentation des temps de travail pour les agents à temps partiel imposé
3. Le remplacement des congés maternité, alors qu’il faut se battre d’arrache-pied pour l’obtenir dans des secteurs à majorité de femmes et ou le sous-effectif s’aggrave sans ses remplacements
4. Un plan de prévention plus ambitieux sur la reconnaissance de pénibilité des métiers des secteurs encore largement féminin et au-delà d’une cellule sur le harcèlement sexuel, un plan de prévention global contre les violences et l’environnement sexiste dans tous les secteurs.
Ces revendications s’inscrivent dans un contexte plus général où à l’occasion d’un rendez-vous avec la secrétaire d’État aux Droits des femmes Marlène Schiappa, la CGT a interpellé la ministre sur ses propositions pour faire de l’égalité Femmes/Hommes une réalité. La CGT présente 10 propositions pour faire de l’égalité F/H une réalité.