La CFE-CGC veut s’engager pour mieux gérer les carrières des femmes

Cette publication provient du site du syndicat de salariés CFE-CGC

 

Secrétaire national CFE-CGC, Jean-François Foucard dresse un premier bilan de l’index de l’égalité femmes-hommes en entreprise et en appelle à des dispositions pour briser le plafond de verre dont pâtissent les femmes. 

Que pensez-vous de l’index devant permettre de réduire les inégalités salariales ? Même s’il n’est pas parfait, il permet d’objectiver les constats. Nous nous sommes battus pour que la question des rémunérations soit traitée dans son ensemble – pas seulement les salaires – car de nombreuses femmes perçoivent de plus faibles revenus sur leur part variable ou bénéficient de moindres avantages (ex : les voitures de fonction). Pour les cadres femmes, l’écart de rémunération est en effet plus élevé que la moyenne nationale de 9 % (à poste et âge égal) qui ne tient compte que du salaire de base.Quels sont les premiers constats ?De nombreuses entreprises ont rencontré des difficultés à le sortir : le résultat était donc moins florissant que ce qu’elles présupposaient… Au-delà de cette difficile transparence, la quasi-totalité ont encore des progrès à faire. Autre constat : les grandes entreprises respectent bien le « à travail égal, salaire égal ». Mais il existe toujours un plafond de verre dans une majorité d’entreprises. Enfin, une sur cinq atteint un seuil d’alerte (note inférieure à 75 sur 100).Que reste-t-il à faire pour promouvoir l’égalité professionnelle ?Travailler sur la gestion de carrière et bien comprendre que les contraintes des hommes et des femmes ne sont pas identiques au même âge. Tant que la répartition des tâches domestiques et liées à l’éducation des enfants est ce qu’elle est, on ne peut pas attendre les mêmes choses des uns et des autres. Outre l’évolution des mentalités, il faut créer, en matière de gestion de carrière, des zones de rattrapage. L’entreprise doit donner à chacun une égalité des chances. Il faut aussi agir en faveur d’une charge de travail raisonnable.Autre fléau au travail : les violences sexistes. Quel est l’état des lieux ?Les partenaires sociaux ont obtenu qu’un référent contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes soit nommé par tous les CSE, quel que soit l’effectif de l’entreprise. Mais le chemin est encore long : parler peut conduire à perdre son travail, et certaines hiérarchies pèsent lourd sur la parole. Il faut aussi vivre avec le regard des autres.Comment les militants CFE-CGC peuvent-ils agir sur le terrain ? En veillant sur une rémunération identique à l’embauche. En accompagnant les femmes pour éviter le phénomène de « plancher collant » qui les retient à des fonctions moins élevées. La CFE-CGC défend l’idée d’un parcours et d’indicateurs qui mesurent les chances d’atteindre un niveau donné. Autre recommandation : une répartition homogène des hommes et des femmes sur toute la chaîne hiérarchique. Il n’y aura pas de femmes en haut de la hiérarchie tant qu’elles seront peu nombreuses aux échelons intermédiaires. Sur tous ces sujets, nous avons bâti un module de formation dédié à nos militants. Restez-vous optimiste ?Une fois constitué un vivier, on n’aura plus de problèmes pour trouver des femmes aux plus hauts postes hiérarchiques. Trop longtemps, l’inconscient collectif a porté l’idée que les femmes apportaient, par leur travail, un salaire complémentaire… Aujourd’hui, les choses évoluent : on réfléchit en termes de compétences. Je suis donc confiant pour les cadres mais plus dubitatif pour les autres catégories de salariées sur qui s’exerce encore une forte pression, notamment lorsqu’elles élèvent seules leurs enfants. 

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