La CFE-CGC veut définir ce qu’est un salarié de l’encadrement

Cette publication provient du site syndical de la CFE-CGC

 

Les partenaires sociaux s’apprêtent à ouvrir une négociation nationale interprofessionnelle sur la définition de l’encadrement, conformément à l’accord signé en octobre 2015 sur la fusion des régimes de retraites complémentaires. Syndicat des cadres, agents de maîtrises, ingénieurs et techniciens, la CFE-CGC pèsera de tout son poids pour définir des critères spécifiques caractérisant les salariés de l’encadrement. Explications.  

  • Pourquoi cette négociation ?

En vertu de l’accord signé en octobre 2015 par la CFE-CGC, la CFDT, la CFTC et les organisations d’employeurs sur la fusion des régimes Agirc (cadres et assimilés) et Arrco (tous les salariés du privé) pour pérenniser l’avenir des retraites complémentaires, la CFE-CGC avait obtenu, comme elle le réclame depuis des années, l’ouverture d’une négociation pour un accord national interprofessionnel (ANI) sur l’encadrement. Par précaution, la CFE-CGC était également parvenue à ce que l’accord soit assorti d’une garantie du maintien, a minima, des articles et dispositions définis dans l’actuelle convention Agirc (Association générale des institutions de retraite des cadres).Les régimes Agirc et Arrco étant appelés à fusionner au 1er janvier 2019, les cartes sont redistribuées. « Les spécificités de l’encadrement reposent juridiquement sur l’existence d’un système de retraite spécifique. Avec la future fusion, il est aujourd’hui nécessaire de redéfinir de nouveaux critères objectifs se substituant à celui de la protection sociale pour distinguer les cadres et assimilés des autres populations de salariés », résume Gérard Mardiné, secrétaire national CFE-CGC et chef de file de la négociation.  

  • Qualification, responsabilité, autonomie… Quels critères pour définir l’encadrement ?

Les partenaires sociaux vont donc discuter des critères caractérisant les salariés de l’encadrement, dont le poids ne cesse de progresser dans les effectifs salariés. Selon une récente étude de l’Insee, la part des emplois de cadres et de professions intellectuelles supérieures a ainsi doublé ces trente dernières années en France métropolitaine, en lien avec la hausse générale des niveaux de qualification. Par leurs compétences, responsabilités et expertises spécifiques, les populations de l’encadrement sont bien souvent les piliers de la performance économique et sociale des entreprises. A cet égard, la CFE-CGC considère que plusieurs critères doivent être mentionnés dont la qualification, le niveau de responsabilités, la participation aux prises de décision, l’autonomie ou encore la gestion des urgences. Autant de problématiques spécifiques auxquelles sont de fait confrontés quotidiennement les salariés de l’encadrement. La CFE-CGC souhaite également évoquer les spécificités des managers de projets (des cadres dotés de responsabilités transversales sans lien hiérarchique avec leurs équipes) et des cadres techniques. Et ainsi redéfinir les droits spécifiques des cadres, en particulier le droit à la déconnexion et le droit à l’expression de propositions ou d’avis critiques.  

  • Un accord pour toutes les branches et toutes les entreprises

Les partenaires sociaux vont devoir définir le périmètre du nombre de salariés de l’encadrement (plusieurs millions) en référence avec leurs classifications professionnelles établies par la convention collective de branche applicable à l’entreprise. « L’accord auquel nous devons parvenir a vocation à s’adresser à toutes les branches et à toutes les entreprises. Il faudra déterminer ce qui sera défini au niveau interprofessionnel et ce qui relève plus spécifiquement des branches. Pour la CFE-CGC, la définition au niveau interprofessionnel doit être la plus large possible et inclure tous les éléments communs », précise Gérard Mardiné.  

  • Quel calendrier ?

Au milieu d’un agenda particulièrement dense pour les partenaires sociaux (assurance chômage, formation professionnelle, apprentissage, retraites), la négociation sur la définition de l’encadrement doit officiellement débuter le 21 décembre et devrait durer au moins trois mois. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

L’EIOPA accueille son nouveau directeur exécutif

Le conseil d'administration de l'Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (AEAPP ou EIOPA en anglais) vient de nommer son nouveau directeur exécutif. C'est Damian Jaworski qui est nommé à ce poste. Il doit encore être confirmé par le Parlement européen avant de prendre ses fonctions le 1er avril 2026. D'après le ...
Lire plus

L’Insee nous dit tout sur les seniors en perte d’autonomie à l’horizon 2070

La courbe démographique en France ne cesse de marquer le vieillissement de la population, entrainant par la même occasion l'augmentation du nombre de seniors en situation de perte d'autonomie. L'Insee et la Drees publient une étude commune qui montre que cette croissance sera forte jusqu'aux années 2045-2050 avant une stagnation à l'horizon des années 2070. ...

L’examen du PLFSS 2026 reporté au lundi 27 octobre

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2026 (PLFSS 2026) devait être examiné en commission des affaires sociales à partir du jeudi 23 octobre 2025. Mais une lettre rectificative concernant l'insertion de la suspension de la réforme des retraites dans le texte impose de revenir à zéro. Le tout nouveau PLFSS 2026 doit donc être réexaminé en conseil des ministres et redéposé à l'Assemblée nationale. Conséquence directe : tout le processus est à...