La CFE-CGC fustige le nouvel amendement sur le forfait-jour

Cette publication provient du site du syndicat de salariés CFE-CGC

Un amendement voté au Parlement dans le cadre des ordonnances sur la réforme du Code du travail va permettre à l’employeur, par accord d’entreprise, d’imposer le forfait-jours aux salariés. Une disposition inacceptable pour la CFE-CGC.Prévu dans le cadre des accords de performance collective (ordonnances Macron) relatifs à la durée du travail, à la rémunération et aux mobilités géographiques et professionnelles, l’amendement récemment voté par les députés et sénateurs vient substantiellement modifier les règles encadrant le forfait-jours. Ce dispositif dérogatoire permet de décompter la durée du travail en jours et non en heures et nécessitait jusqu’ici, pour être mis en place, à la fois un accord collectif et l’accord du salarié via une convention individuelle. 

  • Les salariés qui refuseront d’être soumis à un forfait-jours pourront désormais être valablement licenciés

Le nouvel amendement instauré par la sixième ordonnance prévoit qu’un employeur pourra imposer le forfait-jours à ses salariés sur la base d’un accord d’entreprise de performance collective (résultat de la fusion des accords de maintien de l’emploi avec les accords de développement de l’emploi). En effet, les salariés qui refuseront d’être soumis à un forfait-jours dans ce cadre pourront désormais être valablement licenciés. Des dispositions inacceptables pour la CFE-CGC et son président, François Hommeril : « C’est une véritable trahison. On ne peut accepter qu’un amendement, sur un sujet aussi contesté que le forfait-jours, permette à un accord collectif de s’imposer au contrat de travail. »Pour la CFE-CGC, le passage en forfait-jours constitue bien plus qu’une modification substantielle du contrat de travail. Il ne s’agit pas seulement de modifier la rémunération et le temps de travail du salarié, mais aussi de le priver du droit au paiement des heures supplémentaires et de la protection de sa santé que représentent les durées légales de travail maximales, quotidiennes et hebdomadaires. 

C’est d’ailleurs pour cela que le Conseil Constitutionnel avait, en 2005, jugé que le fait que « les intéressés doivent donner individuellement leur accord par écrit » était une garantie légale permettant le respect des exigences constitutionnelles relatives au droit à la santé et au droit au repos.  

  • La CFE-CGC multiplie les actions pour défendre les intérêts des salariés en forfait-jours et pour mieux encadrer le dispositif

Depuis vingt ans, la CFE-CGC a multiplié les actions (notamment au printemps 2017 en saisissant le Comité européen des droits sociaux) pour défendre les intérêts des salariés en forfait-jours et pour mieux l’encadrer. La CFE-CGC rappelle par ailleurs plusieurs éléments d’appréciation utiles concernant un dispositif qui concerne majoritairement les cadres et les salariés de l’encadrement :• Le forfait-jours concerne plus de 13 % des salariés du privé et environ un cadre sur deux.• Les salariés en forfait-jours travaillent plus de 44 heures par semaine en moyenne.• Un forfait-jours illicite peut coûter très cher à l’entreprise. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Découvrez nos analyses et capsules vidéos
Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #4 : zoom sur le médico-social non lucratif

Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #4 : zoom sur les dernières grandes actus CCN santé/prévoyance

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #1 : le régime santé de la CCN Syntec

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #5 : l'actualité des CCN Syntec, chimie, sécurité sociale

Vous pourriez aussi aimer

Avis d’extension d’un avenant les scieries agricoles, exploitations forestières et rouissage, teillage du lin

La ministre de l'agriculture, de l'agro-alimentaire et de la souveraineté alimentaire, envisage d’étendre, par avis publié le 28 novembre 2025, les dispositions de l’avenant n° 1 du 7 novembre 2025 à l'accord national relatif à l'activité partielle de longue durée « rebond » pour répondre à une baisse durable d'activité dans les scieries agricoles, les exploitations forestières et le rouissage, teillage du lin (...
Lire plus

Les prothèses capillaires et fauteuils roulants intègrent dès aujourd’hui les contrats responsables

Tous les professionnels de la complémentaire santé attendent de pied ferme l'application des réformes visant la prise en charge des fauteuils roulants et des prothèses capillaires. Un décret paru le 27 novembre 2025, en vigueur dès aujourd'hui, 28 novembre 2025, intègre officiellement ces nouvelles prestations dans le cahier des charges des contrats responsables et solidaires. ...

2 représentants Medef sont nommés à la sous-commission PSC de la CNNCEFP

La sous-commission de la protection sociale complémentaire (PSC) de la Commission nationale de la négociation collective, de l'emploi et de la formation professionnelle (CNNCEFP) accueille 2 nouveaux représentants du Medef. Ces nouveaux membres sont Marie Gouerant qui devient suppléante à la place d'Eric Delabriere, d'une part, et Andrea Hamidi qui devient suppléant à la place de Valérie Roulleau, d'autre part. Retrouvez l'...