La CFDT veut renforcer le dialogue social dans les entreprises de petite taille

Cette publication provient du site du syndicat CFDT

 

La CFDT a décidé de combattre le monologue social tel qu’il s’insinue dans les entreprises jusqu’à 20 salariés. Elle l’a fait sur le terrain politique depuis le début des concertations avec le cabinet Travail. Faute d’avoir été entendue, elle poursuit son combat sur le terrain contentieux cette fois, en ciblant son recours contre les dispositions permettant de contourner le dialogue social dans les entreprises de petite taille. 

L’article 8 de l’ordonnance relative au renforcement de la négociation collective prévoit notamment la possibilité pour l’employeur de soumettre à référendum des « accords » élaborés de manière unilatérale dans les entreprises de moins de 11 salariés, ainsi que dans celles jusqu’à 20 salariés en cas d’absence de délégué syndical et d’élus. 

  • La notion d’accord collectif au coeur des débats juridiques

Les articles insérés dans le Code (1) laissent une latitude quasi absolue à l’employeur pour adapter la loi de manière unilatérale dans les entreprises de petite taille, sur l’ensemble des sujets ouverts par le Code du travail à la négociation collective. Cela représente un contournement total des règles du dialogue social et des organisations syndicales dans les entreprises de petite taille, où les salariés sont particulièrement fragiles.Sur le plan juridique, c’est la qualité « d’accord collectif » de cette décision de l’employeur qui est au coeur de notre contestation (lire mémoire complet en pièce jointe). En effet, en aucun cas au regard des textes législatifs, constitutionnels et conventionnels, une décision élaborée unilatéralement par l’employeur, puis soumise à consultation des salariés, ne peut avoir la qualité d’accord collectif.En cela, l’ordonnance ne respecte ni le cadre fixé par la loi d’habilitation, ni les textes constitutionnels et conventionnels qui s’imposent à elle. 

  • Un contentieux aux multiples entrées

Le recours contre les articles en cause s’exercera devant le Conseil d’Etat dans un premier temps (bien qu’intervenant sur le champ de la loi, les ordonnances ont, avant ratification, une nature réglementaire). Ce mémoire sera également utile et éclairant pour les Parlementaires qui voudraient saisir le Conseil constitutionnel d’un contrôle préalable à l’adoption de la loi de ratification. Si, malgré ces alertes, les ordonnances sont ratifiées en l’état, il sera toujours possible de retourner devant les juridictions internes afin de soulever l’inconventionnalité des dispositions en cause. En tout état de cause, la CFDT ira jusqu’au bout du combat contentieux et politique pour contrer le pouvoir unilatéral de l’employeur dans les plus petites structures et imposer un dialogue social de qualité, quelle que soit la taille de l’entreprise. 

(1) L.2232-21, L.2232-22 et L.2232-23 du Code du travail. 

 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

Les accords CCN en PDF sont tous dans la nouvelle bibliothèque Tripalio

Une toute nouvelle bibliothèque d'accords signés dans les conventions collectives nationales (CCN) au format PDF est maintenant accessible sur Tripalio. Plus besoin d'aller fouiller dans les bases de Légifrance ! Tous les textes officiellement mis en ligne sont désormais consultables et téléchargeables depuis notre base de données. La bibliothèque d'accords CCN de Tripalio est facilement...

Covéa affiche un résultat net et un ratio de solvabilité en baisse en 2024

Le groupe mutualiste Covéa, qui réunit MMA, Maaf, GMF et le réassureur PartnerRe, a publié ses résultats 2024. Le groupe affiche un chiffre d’affaires en hausse de 3,6 % en 2024, avec 27,7 milliards d’euros de primes acquises, contre 26,8 milliards d’euros en 2023​. Pourtant, le groupe enregistre une baisse de son résultat net ainsi que de son ratio de solvabilité. ...