En cette fin de semaine, la négociation AGIRC-ARRCO concentre toutes les attentions des acteurs et des observateurs du paritarisme. Quelle que soit l’issue de cette négociation dans le domaine du financement des retraites complémentaires, la question de la fusion des régimes AGIRC et ARRCO se posera tôt ou tard.
Comme la confédération à laquelle elle appartient, la CFDT Cadres défend clairement cette solution. Et elle semble bien décidée à en tirer le meilleur profit. En milieu de semaine, elle a opportunément organisé une conférence de presse afin de rappeler que, selon elle, la définition de l’encadrement repose sur bien d’autres choses que sur l’adhésion à un régime de retraite.
La CFDT Cadres détaille d’abord les “trois piliers” sur lesquels reposerait cette définition : “la responsabilité, l’autonomie et l’expertise”. Elle présente ensuite les “droits fondamentaux” du cadre : droit d’expression libre, droit d’alerte, droit de retrait et droit à démission légitime. Enfin, elle évoque les “droits dérivés” du cadre : entrée dans la fonction dépendant du niveau de diplôme, rémunération supérieure au PMSS, protection sociale complète, droit au télétravail autant qu’à la déconnexion ou encore accès prioritaire à la formation.
L’organisation syndicale ne se contente pas de cet exercice de redéfinition théorique. Elle revendique l’ouverture d’une négociation interprofessionnelle, ainsi que de négociations dans les branches d’activité, afin de faire évoluer le droit dans la direction qu’elle promeut. Il n’est pourtant pas évident qu’elle réussisse à obtenir gain de cause. Dans cette affaire, le patronat a-t-il vraiment intérêt, financièrement parlant, à suivre son interlocuteur de référence ? De leur côté, les autres organisations syndicales ont-elles beaucoup à gagner à laisser la CFDT occuper seule le rôle de guide symbolique du groupe des cadres ?
En bref, en cas de fusion de l’AGIRC et de l’ARRCO, on peut légitimement se demander ce qu’il va rester du statut de cadre…