Cet article est paru sur le site du syndicat de salariés CFDT
Une loi sur le risque dépendance “votée avant la fin de l’année 2019” vient d’être annoncée par Emmanuel Macron. Décryptage des différents enjeux.
La mobilisation a payé. Alors que la question de la perte d’autonomie n’était pas sur l’écran radar du gouvernement au début du quinquennat, le mouvement des personnels des Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), avec le soutien des familles, a fait prendre conscience au pouvoir exécutif qu’il y avait urgence. « Nous sommes partis de très loin, mais nous avons, contre toute attente, réussi à ouvrir une porte, résume Évelyne Rescanières, secrétaire générale de la Fédération Santé-Sociaux CFDT. Aujourd’hui, nous avons mis un pied dans cette ouverture, et nous n’allons rien lâcher ! »
Encore nombre de questions…
L’annonce par le président de la République lors du congrès de la Mutualité, le 13 juin à Montpellier, d’une loi sur le risque dépendance pour la fin 2019 a donc bien été reçue des professionnels, même si de nombreuses questions se posent encore. Ni la Confédération, ni la fédération, ni la CFDT-Retraités n’ont encore eu de véritable contact avec le ministère de la Santé et des Affaires sociales. « Depuis le mouvement des Ehpad, il y a eu beaucoup d’annonces, mais le projet du gouvernement reste extrêmement flou, poursuit Évelyne Rescanières. C’est un bon début, mais il faut encore passer du dire au faire. »
Pour la CFDT, le grand débat qui précédera cette loi doit être l’occasion d’aborder la question de la perte d’autonomie dans son ensemble. Le sujet des Ehpad ne saurait être dissocié de celui du maintien à domicile. Le coût pour la société et pour les particuliers de l’accompagnement des personnes en grande perte d’autonomie ne peut pas, non plus, être abordé sans prendre en compte les conditions de travail des personnels. « Il faut en finir avec le bricolage et mener un débat national. Quel projet de société voulons-nous pour nos anciens et quels moyens nous donnons-nous pour le mener ? », résume la Fédération Santé-Sociaux. « Nous souhaitons mettre sur la table la question de l’égalité territoriale », complète Dominique Fabre, secrétaire générale de la CFDT-Retraités. Aujourd’hui, il y a une disparité de prise en charge en fonction des départements qui n’est pas acceptable. » Le débat promet d’être riche dans les mois à venir.