Cette publication est issue du site du syndicat de salariés CFE-CGC.
Le 6 octobre 2021 marque la 12ème Journée Nationale des Aidants, de toutes ces personnes qui assistent un proche en difficulté, à leurs risques et périls. Christophe Roth, délégué national CFE-CGC à l’égalité des chances et santé au travail, témoigne.
Où en est la situation des aidants en 2021 ?
Cette année est atypique au regard du Covid. La pandémie touche tout le monde, mais plus particulièrement les aidants et proches aidants dont l’isolement s’est amplifié du fait de la crise sanitaire. Une raison de plus pour renforcer notre engagement dans l’accompagnement de ces personnes. La CFE-CGC se mobilise chaque jour auprès des salariés et des agents qui sont aidants familiaux. Nous travaillons pour leur ouvrir de nouveaux droits sociaux, pour faciliter leurs démarches administratives, pour leur permettre de concilier vie personnelle et vie professionnelle, pour accroître et diversifier les solutions de répit.
Quels sont les axes de votre organisation et de votre action ?
La CFE-CGC est forte d’un réseau de « Référents handicap » actifs dans les fédérations, les régions et les départements depuis plusieurs années. Il a été complété en juin 2021, suite à de nombreuses sollicitations du terrain, par une équipe dédiée qui gère les sollicitations des aidants et proches aidants. Nous relayons et diffusons également nos publications pratiques : le « Guide des aidants familiaux » pour accompagner et orienter, le « Guide de prévention à l’épuisement professionnel » pour sensibiliser en amont, car nous savons que travailler tout en étant aidant familial est difficile à concilier et peut entrainer de la détresse.
Comment faire partager aux gens qui ne sont pas dans cette situation le quotidien et les difficultés des aidants ?
Les aidants familiaux constituent un ensemble hétérogène aux profils et aux besoins différents. Pour autant, ils partagent si l’on peut dire un « tronc commun » en ce sens qu’ils sont nombreux à être victimes de désinsertion professionnelle à cause d’un ensemble de phénomènes : les exigences lourdes du rôle d’aidant, la méconnaissance voire l’ignorance de leurs contraintes par les employeurs, la non-adaptation de l’organisation du travail, le sentiment de culpabilité face à un éventuel renoncement de leur rôle… Tout cela appelle des recommandations identiques à celles formulées pour les personnes malades, accidentées et handicapées lorsqu’il s’agit de leur éviter des ruptures de carrière. Avec cette différence que le statut d’aidant est moins reconnu.
Comment améliorer la prise de conscience ?
Il y a une sensibilisation et une implication des employeurs qui restent à faire, face à cette situation de salariés de plus en plus nombreux. Notamment pour leur permettre de prendre du temps personnel tout en sécurisant le retour à l’emploi : congé sabbatique, validation des acquis de l’expérience, droits mobilisables à la formation dans le compte personnel d’activité (CPA), plate-forme d’offre de services professionnels et de contrats spécifiques de télétravail… Il faut aussi actualiser et harmoniser sur le plan légistique les différents textes qui régissent ces droits (congés spécifiques, prestations compensatoires, services d’aides pour aidant, majoration des durées d’assurance retraite). Enfin, il est nécessaire d’instituer un cadre unifié du statut de proche aidant ciblé sur les besoins de l’aidant autant que sur le statut de l’aidé. La société y gagnerait en humanité et l’économie en dynamisme.