Cette publication provient du site du syndicat de salariés CFDT.
Réunion de suivi… et mise au point. Invitées à la mi-septembre par la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques à discuter de la situation sanitaire dans les trois versants de la fonction publique, les organisations syndicales ont unanimement exigé la suspension immédiate du jour de carence avant son abrogation.
« Une nouvelle fois, les agents sont pénalisés, insiste Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT-Fonctions publiques. Au-delà des divergences de fond qui ont conduit à la réintroduction du jour de carence, la période appelle à des mesures claires, lisibles et rassurantes en matière de protection de la santédes agents et des usagers. » Alors que l’épidémie s’intensifie, les agents – beaucoup ont été mobilisés pendant la première vague – attendaient davantage de solidarité et de soutien de la part des employeurs publics et du gouvernement. L’ouverture d’une concertation sur le sujet serait d’ailleurs fort bienvenue, rappelle la CFDT. « La lutte contre les absences mérite un autre traitement que la mise en œuvre de mesures qui punissent les malades. »
Reconnaissance du caractère professionnel de la maladie
Comme pour les salariés du privé, la CFDT demande une amélioration substantielle du décret relatif à la reconnaissance de la Covid-19 en maladieprofessionnelle, paru le 14 septembre. Un texte très loin de répondre à la situation. « La reconnaissance en maladie professionnelle doit être sérieusement revue et élargie. Nous sommes très loin du compte. » De fait, le décret ne couvre qu’une petite partie des agents et se limite à la seule reconnaissance des affections pulmonaires, imposant un parcours du combattant aux personnes touchées… Bien loin de l’automaticité esquissée par le gouvernement ces derniers mois. Pour Mylène Jacquot, « on touche à l’absurdité du système ». Preuve en sont les disparités entre les différents versants de la fonction publique : alors que les personnels chargés des soins et de la prévention auprès des élèves des établissements d’enseignement sont éligibles, ce n’est pas le cas des enseignants qui ont accueilli les enfants de soignants. À la fin de la rencontre, la ministre a annoncé de prochaines discussions avec les organisations syndicales sur le sujet. « Nous attendons que le travail soit ouvert sur cette question d’importance au vu des conséquences, y compris sur le long terme, pour des agents contaminés dans le cadre de leur activité professionnelle. »