Plusieurs fois instituant coutume, les réseaux sociaux viennent d’être le lieu d’une polémique largement nourrie par la Sainte Inquisition pour la Bien-pensance. Le coupable du jour : le vice-président de la CFTC, Joseph Thouvenel. Accusé d’être lié à la droite radicale, il a aussitôt été condamné par le fameux tribunal.
Un dossier vite constitué
Joseph Thouvenel a constitué une proie facile pour la Sainte Inquisition. Ce dirigeant syndical chrétien n’a en effet jamais vraiment fait mystère de sa proximité avec la “Manif pour tous” (voir par exemple ici, en 2013). Hérétique en place publique, il a récemment réaffirmé ses positions en prenant part à la “Manif pour tous” organisée dimanche dernier et en osant même y prononcer un discours. Affront suprême ! La Sainte Inquisition pour la Bien-pensance s’est aussitôt mobilisée sur les réseaux sociaux afin de diffuser les preuves des pratiques inacceptables de Joseph Thouvenel.
On l’y voit s’exprimer à la tribune, dans cette vidéo et se justifier sans vergogne, sur Twitter, de sa participation à la manifestation. On l’y voit également, crime de lèse-bien-pensance bien plus lourd encore, échanger quelques mots, en toute décontraction, avec Marion Maréchal-Le Pen, que l’on ne présente plus. C’en était définitivement trop pour un seul homme ! Un procès devait être organisé sur le champ, pour déviance de la pensée.
Une défense inaudible
En guise d’explication de ses interprétations divergentes des Saintes Pensées, Joseph Thouvenel, qui insiste bien sur le fait qu’il s’exprime à titre personnel, considère qu’il est dans son rôle de syndicaliste lorsqu’il s’oppose à la GPA. Il estime en effet qu’il est normal de “veiller à la protection des plus faibles” et il dénonce donc les propos de “Monsieur Pierre Bergé”, “qui ne voit pas de différence entre louer son ventre pour faire un enfant et louer ses bras pour travailler”. Il conclut que “l’argent n’achète pas tout” et ne doit pas permettre de transformer “l’homme libre” en “esclave”.
Par ailleurs, afin de couper court aux accusations de complaisance à l’égard du Front National, le responsable syndical assure qu’il a échangé avec Mme Le Pen, qui s’exprimait juste après lui dimanche dernier, comme il le fait régulièrement avec des responsables politiques issus de tous les partis. Il rappelle en outre qu’il est lui aussi sensible au sort des migrants, malheureux, parmi d’autres, de notre temps.
Fort heureusement toutefois, cette stratégie de défense trop généreuse pour être honnête n’a pas trompé le Saint tribunal, tout acquis à la cause de l’humanisme du veau d’or. M. Thouvenel a donc été définitivement condamné, sans possibilité d’appel.
Une condamnation sans appel
Implacable, la Sainte Inquisition a préféré laisser à la CFTC le soin d’officialiser la condamnation de l’apostat du jour. Dans un communiqué, la centrale syndicale a dénoncé le FN et pris ses distances avec la Manif pour tous : “Pour ce qui est du Front national, les positionnements de ce parti politique prônant notamment l’intolérance envers des hommes et des femmes d’autres origines amène la CFTC à être en désaccord total avec ce parti, empêchant ainsi toutes relations. Pour ce qui est de la Manif pour tous, la CFTC n’a jamais soutenu ce mouvement pas plus d’ailleurs que les mouvements prônant des positions opposées”.
Interrogé par 20 Minutes, le président de la CFTC s’est ensuite fait bien plus précis, déplorant explicitement l’attitude de son vice-président. “Monsieur Thouvenel doit respecter la barrière entre ses positions personnelles et celles de la CFTC. Je ne veux pas qu’il y ait d’amalgame entre les deux. Le mot d’ordre est simple : si on risque l’amalgame, on s’abstient” a-t-il déclaré.
La cause de M. Thouvenel étant désormais entendue, la Sainte Inquisition pour la Bien-pensance peut partir à la recherche de nouveaux coupables.