Après les conclusions du rapporteur public sur la représentativité de la CGC, le président de la fédération assurances, Joël Mottier, s’exprime dans les colonnes de BI&T.
1° La CGC assurances vient de remporter une bataille juridique devant la cour administrative d’appel. Pensez-vous que les parties adverses iront devant le Conseil d’Etat? quel est votre espoir de gagner?
Je ne sais pas ajourd’hui quelle peut être la position des uns et des autres sur un éventuel recours. Jusqu’ici nous vivions ce sujet comme une énorme injustice, le fait de ne pas intégrer nos voix légalement acquises dans les entreprises constituant pour nous un bafouement des règles les plus élémentaires de la démocratie, et un non-respect de l’esprit de la loi d’août 2008 qui veut que la représentativité vienne de la base, donc des voix des salariés. Prendre comme prétexte le côté flou de notre représentativité catégorielle n’a pas abusé, heureusement, le tribunal administratif.
Quand on a dit cela, je ne vois pas l’opportunité d’ nsister sur un recours… ce n’est que mon avis.
2° la CGC s’est battue pour intégrer les voix des non-cadres dans le calcul de sa représentativité. Cela signifie-t-il que le débat sur la dimension catégorielle de la CGC n’est pas clos?
Pour la CFE-CGC le débat devrait être clos au vu de la loi d’août 2008 qui précise que nous représentons les ingénieurs, les cadres, les agents de maitrise les techniciens, les commerciaux… donc les professions intermédiaires. En clair nous représentons tous les salariés sauf les employés et ouvriers au sens du code du travail.
Le fait de vouloir faire croire que tous les non cadres de l’assurance sont des employés sans qualifications est une contre vérité, et aussi une injure à cette population très importante dans l’assurance et qui porte un degré de technicité reconnu de tous. C’est un argument fallacieux.
3° paradoxalement, la CGC engrange les succès électoraux. Attribuez-vous cette popularité à la paupérisation des classes moyennes et de certains cadres?
J’attribue nos succès électoraux d’abord au dynamisme de nos représentants dans les sections d’entreprise, c’est d’abord par leur travail de proximité que nous réussissons à progresser. Ajoutons aussi notre action nationale qui vise à défendre les classes moyennes, nous sommes le seul syndicat à dénoncer une politique fiscale qui « plume » l’encadrement et les cadres de notre pays.
Les cadres souffrent aussi de plus en plus des contraintes de productivité qui leurs sont demandées sans avoir en parallèle les moyens pour mener à bien leurs missions
4° que pensez-vous de la fusion de l’AGIRC et de l’ARRCO?
Je suis contre pour la simple et bonne raison qu’une telle fusion permettrait seulement de repousser le problème du déficit de quelques années, sans régler le sujet de fond. On ferait table rase d’une architecture qui a fait ses preuves, pour gagner du temps en utilisant les réserves de l’arcco pour compenser celles de l’AGIRC
Il faut en même temps aussi porter un langage plus positif sur le système de retraites par répartition est, le seul porteur d’espoir pour les jeunes populations de percevoir une retraite. Ce système a l’avantage d’être perpétuel, et il ne faudrait pas rompre la solidarité intergénérationnelle.