L’information a été révélé en début de semaine et elle n’a pas dû manquer d’en interpeller plus d’un : Jean-Claude Mailly, l’ancien secrétaire général de Force Ouvrière, rejoint Alixio, la société de conseil dirigée par Raymond Soubie, l’ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy.
Un penchant pour le conseil
Déjà à la tête de sa propre société de conseil, JCBC Conseil, Jean-Claude Mailly renforce son engagement dans ce secteur d’activité en devenant “senior advisor” au sein de la société Alixio. Dans le communiqué de presse qu’elle a rédigé afin de saluer cette nouvelle recrue, l’entreprise de Raymond précise que M. Mailly interviendra “notamment sur les sujets de relations sociales internationales, de responsabilité sociale et environnementale et de stratégie sociale”. M. Soubie n’est pas peu fier de sa prise de guerre : Jean-Claude Mailly “va nous apporter sa grande expérience des questions sociales et je suis très heureux qu’il ait accepté cette mission” a-t-il en effet déclaré.
Une “retraite” bien remplie
Parallèlement à ces deux activités de conseillers, rappelons que l’ancien secrétaire général de la CGT-FO doit, à partir du 1er août prochain, rejoindre le comité économique et social européen, afin d’y représenter la centrale syndicale qu’il a longtemps dirigée. Avec autant de postes à occuper, Jean-Claude Mailly ne devrait décidément pas manquer d’occupations durant sa retraite. Les esprits malicieux relèveront que dans le cas d’un dirigeant syndical qui fut un fervent opposant du recul de l’âge du départ à la retraite, un tel besoin de ne pas partir vraiment à la retraite est assez curieux.
L’après-mandat en question
Plus fondamentalement, il est évidemment tentant de mettre en lien cette nouvelle carrière professionnelle avec la manière dont s’est déroulée la fin du mandat confédéral de M. Mailly. Précisons d’emblée que la question n’est pas, ici, de savoir si l’attitude peu revendicative de Jean-Claude Mailly vis-à-vis de la réforme du Code du Travail menée par Emmanuel Macron a ou non résulté d’une promesse d’échange de bons procédés. La question est plutôt de savoir si la volonté, finalement relativement récente, des anciens dirigeants de syndicats de salariés de s’engager dans une reconversion professionnelle “de luxe” ne risque pas de venir définitivement à bout du peu de crédit dont bénéficie encore le mouvement syndical.